La Cour d’appel d’Alger a requis 10 ans de prison et 1 million de dinars d’amende contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal hier 24 juin 2025, et le délibéré est attendu pour le 1er juillet prochain.
Ce réquisitoire aggrave la peine de l’écrivain puisqu’en première instance le 27 mars 2025, il avait écopé de 5 ans et 500 mille dinars d’amendes. Son crime ? Avoir tenu des propos dans un journal français d’extrême droite affirmant que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Pas besoin de faire Sciences Po pour comprendre que c’est le Sahara occidental auquel il fait allusion. L’accusation «d’atteinte à l’intégrité du territoire» n’est en fait qu’un euphémisme pour dire qu’il adhère à la marocanité du Sahara occidental.
Seul hier devant les juges, sans avocat, Boualem Sansal a tenu à défendre sa liberté de penser. «C’est un procès contre la liberté» a laissé entendre l’octogénaire à la santé fragile. Son cas qui empoisonne les relations franco-algériennes déjà délétères par des questions mémorielles, des ping-pongs d’expulsion d’OQTF, et surtout la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental, son cas est donc aggravé par un couple France-Algérie, qui n’a pas encore pu brûler les scories d’un passé lequel malgré souvent un semblant d’embellie cale. Le président algérien qui a fait l’affaire Boualem Sansal une affaire d’Etat, laquelle est prise également au sérieux en France, le chef de l’Etat algérien a «étatisé» le dossier et son retentissement politico-diplomatique résonne aussi bien Place Beauveau, qu’à l’Elysée et au Quai D’Orsay !
Verra-t-on l’affaire se tasser sinon être éteinte par une grâce présidentielle, le 5 juillet 2025 à la fête nationale ? Le verdict étant pour le 1e juillet, on imagine mal Boualem Sansal échapper à une condamnation. Abdelmadjid Tebboune va-t-il user de ses prérogatives discrétionnaires pour calmer le jeu, en graciant Boualem Sansal ?
Et quand bien même cette mansuétude présidentielle s’appliquerait, le front politico-diplomatique entre les 2 pays cessera-t-il de danser le yoyo ?
Aujourd’hui au Faso
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