10 ans de Serval au Sahel : «Napoléon-Hollande» assume et doute de … Wagner

10 ans de Serval au Sahel : «Napoléon-Hollande» assume et doute de … Wagner

En 2013, le téléphone a pleuré entre le Quai d’Orsay, l’Hôtel de Brienne et l’Elysée au sujet du Mali. Fallait-il intervenir oui ou non dans l’ex-Soudan français pour éviter l’avènement de ce qui ressemblait à un califat en gestation ? La hiérarchie militaire française plutôt circonspecte à l’époque a fini par accepter.

Bienvenue à Serval au Mali qui a stoppé l’équipée djihadiste à Sévaré. Hollande a accepté cette opération externe en Afrique malgré le précédant afghan des 10 soldats tués à Uzben et le refus de Chirac de s’engager en Irak ! Bingo, il a eu le nez creux, car l’arrivée des soldats tricolores français sur le sable malien a fait chaud au cœur des populations. Car «Napoléon-Hollande » aidé par cette bonne fortune chère à l’homme du Brumaire pense avoir remporté des victoires.

10 ans après, l’artisan de cette cavalerie française, Serval qui deviendra Barkhane regrette-t-il ? C’est un peu la question posée par RFI et France 24, à laquelle l’ex-chef de l’Etat (2012-2017) a répondu par la négative. Il assume et défend les résultats engrangés par Serval qui a fait du bon boulot, selon lui. Et sa phrase à Tombouctou le 2 février 2013 dans la ville des 333 saints «c’est un des plus beaux jours de ma vie», n’était pas un excès de joie ni une emphase, mais un sentiment réel.

Grosso modo, Hollande a défendu dans cet entretien les opérations françaises en Afrique et c’est pourquoi il a estimé également que le départ de Sangaris en RCA en 2016 est justifié. Pourquoi ? A cause de ce prétendu appel d’air du président Touadera à Wagner. Quoique Hollande avoue ne pas savoir si même Sangaris restait, Wagner ne viendrait pas.

Sur les walkyries de Wagner russe d’ailleurs, l’ancien président français n’est pas tendre, les qualifiant de «néocoloniaux», et se dit convaincu qu’ils ne pourront pas combattre efficacement les djihadistes au Mali. Bref, pour Hollande, c’est à chaque pays africain de choisir ses partenaires et de supporter les causes à effet. N’empêche qu’on sent toujours à l’égard du Tchad, une certaine tolérance, car si Hollande condamne la prédation des droits de l’homme, commise sous Deby-père, il ne s’en prend pas à la posture de son pays qui a entériné la dévolution du pouvoir au jeune légataire de la fratrie Deby qui s’est octroyé 2 ans de bonus, massacres de 50 civils en bonus !

Au détour de cette interview sur ces 2 grands médias-phares de la France, on a senti un Hollande qui a encore fendu l’armure. «Flamby» s’est lâché, et tient mordicus à soutenir que la France a aidé le Sahel dans sa lutte contre le terrorisme. Dans ce contexte de ressentissement anti-politique française, il n’en démord pas : l’Afrique a toujours besoin de la France et vice-versa. Son mémoire en défense sur la présence française au Sahel au-delà du plaidoyer, se veut aussi (dans l’environnement actuel) un avertissement à l’ex-précarré : la France a fait des choses pas bonnes en Afrique (face hideuse de la Francafrique), mais attention à ne pas laisser la proie pour l’ombre, attention à l’amnésie chloroformante ! Les relations entre Etats sont faites de haut et bas, et il faut éviter d’aller à l’extrême, car tout peut se discuter, tout peut être mis sur une table et repartir sur de bonnes bases consensuelles. Mais le tabula rasa et la course vers une sorte de miroir aux alouettes sous le couvert d’un souverainisme à rebours, tout cela ne rejoint-il pas l’adage bien africain qui dit «qu’une femme ne regarde pas le nouveau panier de sa coépouse et casser sa vieille calebasse» ? Hollande-l’Africain estime que rien n’est fini entre la France et le Sahel, loin s’en faut !

La REDACTION

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