11 morts à l’Unité anti-Drogue : Le  ministre Ousséni Compaoré serre la vis

11 morts à l’Unité anti-Drogue : Le  ministre Ousséni Compaoré serre la vis

La tragédie survenue dans les locaux de l’Unité anti-drogue, continue de faire des vagues au sein de l’opinion et le ménage se poursuit dans les rangs de la Police nationale. Alors que l’opinion a les yeux rivés vers la police scientifique qui doit livrer les premiers résultats de l’enquête ouverte par la procureure du Faso, à la suite de la mort de onze personnes dans les locaux de l’Unité anti-drogue de la police nationale à Ouagadougou, les sanctions commencent à tomber.

Quarante-huit heures après le limogeage du commissaire de l’Unité, Richard Belem, c’est au tour de la directrice de la Police judiciaire, Néné Ouédraogo de passer à la casserole. Dans un courrier confidentiel adressé à l’intéressée dont nous avons reçu copie, le ministre de la Sécurité Ousseni Compaoré a annoncé la suspension de Néné Ouédraogo, commissaire principal de police et directrice de la Police judiciaire. «Je vous informe que vous êtes suspendue de vos fonctions de directrice de la police judiciaire à la Direction générale de la police à compter de ce jour, le 17 juillet 2019, l’a informé Ousséni Compaoré, le ministre de la Sécurité, dans un courrier confidentiel. En attendant la nomination de votre successeur, un intérimaire sera désigné par Monsieur le directeur général de la police nationale pour la gestion des affaires courantes», a indiqué le ministre dans cette lettre.

Par ailleurs, neuf policiers en poste dans cette Unité anti-drogue ont été mutés dans d’autres services en attendant les conclusions de l’enquête diligentée pour déterminer les circonstances de ces décès au lendemain de la tragédie. Mais d’ores et déjà, plusieurs sources s’accordent à pointer une négligence et une irresponsabilité des agents de la police judiciaire dans ce drame.

Dans une déclaration rendue publique le lundi 16 juillet, soit au lendemain du drame, l’Union pour la police nationale (UNAPOL) dénonçait déjà les conditions de garde-à-vue et de détention des cellules. «Tant que les politiques ne vont pas améliorer les conditions de détention dans nos cellules de garde à vue, c’est de la poudre aux yeux, a déploré sous couvert de l’anonymat un membre de l’Unapol, le syndicat de la police nationale burkinabè qui a dépêché une délégation sur place. Le bâtiment de l’Unité anti-drogue est inadapté aux gardes à vue, et les conditions de détention y sont dégradantes pour les détenus». Rappelons que les onze (11) victimes étaient placées en garde-à-vue en compagnie d’une trentaine d’autres personnes après leur interpellation lors d’une opération dans des quartiers de la capitale burkinabè lors du week-end écoulé.

Sur sa page Facebook, le président du Faso Roch Kaboré a réagi à la mort de 11 personnes gardées à vue dans un commissariat. Il promet que ces faits ne resteront pas impunis. «Il y a quelques jours de cela, dans un commissariat de police, 11 personnes sont mortes en détention. Ce sont des choses inacceptables qui ne peuvent pas rester dans l’impunité. C’est pourquoi, j’ai instruit que la chaîne de commandement de ce service soit suspendue, en attendant que la police judiciaire fasse son travail et que nous voyions les mesures à prendre à l’issue du constat des médecins légistes.  La police doit être un pilier de défense de l’Etat de droit», a déclaré le chef de l’Etat.

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