13 soldats français tués à Gao : l’Adieu de la nation aux héros

13 soldats français tués à Gao : l’Adieu de la nation aux héros

Hier lundi 2 décembre 2019, la France a rendu, un hommage national à ses treize militaires tués au Mali dont les corps ont été rapatriés dimanche dernier et exposés sur l’esplanade des Invalides. Le président français Emmanuel Macron et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, ont assisté à la cérémonie.

Treize cercueils drapés de bleu-blanc-rouge ont traversé Paris, lundi 2 décembre, confrontant la France à une funeste image de son engagement au Sahel. «Je m’incline devant leur sacrifice, ils sont morts pour nous tous», a déclaré solennellement Emmanuel Macron, lors de la cérémonie aux Invalides, au sujet des soldats morts, il y a une semaine au Mali.

Dans une atmosphère lourde, le chef de l’État a salué «treize destins français», devant quelque 2 500 personnes, dont les familles des victimes, et plusieurs responsables politiques.

Militaires, anciens combattants, anonymes… Des milliers de personnes s’étaient d’abord réunies sous un soleil radieux et dans un froid cinglant pour voir passer le cortège sur le Pont Alexandre III, avant qu’il ne pénètre dans l’enceinte qui accueille depuis le XVIIe siècle vétérans et blessés de guerre.

Les cercueils ont ensuite été portés par les camarades des soldats tués, au son des tambours, au cœur de la cour pavée avant d’être disposés devant le président.

Emmanuel Macron a égrené un à un leurs noms et leurs parcours, le ton grave, saluant le «courage« et les «qualités humaines» de ces hommes qui ont trouvé la mort dans la collision de deux hélicoptères lors d’une opération de combat, dans le Nord-Est du Mali.

«Ils sont morts en opération, pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous qui sommes là», a affirmé le chef de l’État. «Leur engagement profond, modeste et discret n’est rendu public que par le sacrifice ultime, loin du fracas des mots inutiles», a-t-il ajouté. Tous ont été faits chevaliers de la Légion d’honneur à titre posthume.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a assisté à la cérémonie aux côtés du gouvernement français et des familles des soldats, de même que les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que les responsables des principaux partis politiques. Le lourd bilan humain de ce drame, qui laisse treize orphelins de père, a fait l’effet d’un électrochoc en France, dont l’armée n’avait pas subi de telles pertes depuis l’attentat contre le QG français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts.

La mort de ces 13 soldats de l’Opération Barkhane a remis au goût du jour l’épineuse question de l’engagement français au Sahel, où la situation sécuritaire ne cesse de s’aggraver. Au Mali où le drame a eu lieu, le sentiment anti-français gagne du terrain et la contagion a atteint le Burkina Faso, enfoncé depuis quatre ans dans une lutte contre les groupes terroristes dont les incursions répétées ont déjà fait plus de 700 morts, des centaines de blessés et plus de 600 mille déplacés. Selon un sondage IFOP publié lundi 2 décembre 2019, presque six Français sur dix (58 %) sont favorables au maintien de l’opération. Dans le sérail politique, seul le patron de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, réclame ouvertement le retour des troupes.

La redaction

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