14-Juillet en France : Pendant que le Sahel interroge sa présence sur  son sol

14-Juillet en France : Pendant que le Sahel interroge sa présence sur  son sol

4 300 hommes ont défilé à pied. Devant les yeux du monde et de l’Europe, Emmanuel Macron a dévoilé, treillis l’appui, la puissance militaire de la France, son génie mais aussi sa vision pour le vieux continent. La France est donc puissante.

Mais cette puissance dans la logistique, dans les armes, dans la technologie (on a eu le loisir de contempler les hommes volants et les robots intelligents) est cependant regardée d’un œil torve depuis les dunes du Sahel. Ce Sahel perclus de terroristes et de trafiquants de tout acabit qui l’occupent et l’accablent d’attaques, de morsures, de meurtrissures et de cloques pendant que la France est présente. Pas moins de 4 000 hommes. En temps normal, on parlera d’invasion. Mais on n’est pas en «temps normal».

Toutefois, les habitants du Sahel ne comprennent pas que malgré cette massive présence, les «loups» continuent de hurler et de semer la mort dans les rangs de ses armées. Au point qu’ils se demandent, et finissent par le crier, que c’est peut-être mieux que les amis «envahisseurs» ramassent leurs pénates et retournent chez eux.

Ce à quoi le Général François Lecointre, le chef des armées françaises, répond que le monde s’effondrerait si les «anges gardiens» se retiraient. Ce qui est une gifle à l’ego des armées africaines et veut dire qu’elles sont incapables d’assurer la sécurité dans les pays qu’elles sont censées défendre. Ce qui relèverait d’une grave énormité.

Néanmoins, le Général sait sans doute de quoi il parle. Et toute analyse relativiste pourrait laisser voir qu’il doit y avoir quelque trace de vérité et de réalisme dans le constat dressé par le militaire français. Auquel cas il faudra trouver une solution. Et si l’armée française elle-même éprouve quelques difficultés à venir à bout des hordes qui écument le Sahel, c’est que l’ennemi doit avoir certainement la peau coriace.

Cela dit, il ne faudrait pas que les  Africains endossent les plumes des oiseaux qui attendent dans leurs nids, becs ouverts, que la pitance leur tombe d’un sauveur. Il faudrait voir dans les accords de coopération signés avec les armées «étrangères», ce  qui est écrit, ce qui est permis et jusqu’à quel stade la permission d’agir de ces armées est étendue.

Du reste, l’Afrique est aujourd’hui indépendante. Ce n’est plus une colonie. Du moins, c’est ce qui est chanté. Si elle doit demander de l’aide, il lui faudrait apporter une contrepartie. Quelle est-elle ? L’idée que si l’Europe combat le terrorisme en Afrique, elle se protège est-elle suffisante ?

Sans occulter la donne qui stipule que la guerre n’est pas une affaire d’enfants de chœur. Il ne s’agit pas d’une œuvre charismatique ou de philanthropie. La guerre, vue sous un angle moins humain, est une grosse entreprise. Les fabricants et vendeurs d’armes ne mangent pas du sable et la paix doit représenter pour leurs affaires, ce qu’est la pluie pour un commerçant de sel ! L’équation est donc complexe.

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR