14 tués par une mine dont 7 élèves à Toéni au Burkina : Terrorisme indiscriminé rime avec prudence

14 tués par une mine dont 7 élèves à Toéni au Burkina : Terrorisme indiscriminé rime avec prudence

Toéni, la martyre, a encore été frappée. Toéni est au Burkina, ce que Beni est en RD Congo. Après donc ces multiples incursions meurtrières contre les civiles, les nombreuses attaquantes aux couleurs de  deuil contre les positions des forces armées, voilà que 14 âmes ont été arrachées par les éclats funestes d’un engin explosif improvisé. Et comble de l’horreur, figurent parmi les victimes, 7 élèves et 4 femmes.

Sept innocents et pauvres enfants qui essayaient de  rattraper le fil de leur avenir sectionné quelques mois plus tôt par les groupes terroristes, qui ont obligé leurs écoles à fermer boutique. Ces innocentes âmes repartaient en effet à Tougan où les enfants des sinistrés du terrorisme ont été regroupés pour poursuivre leur cursus scolaire. Ils avaient ainsi dit au revoir à leurs parents, avec dans le cœur, la joie de retrouver les salles de classes pour espérer un jour participer à l’avancement du train du développement du Burkina Faso. Hélas, les terroristes ont décidé autrement. L’axe Tougan-Toéni, surtout, celui de Kui-Toéni est devenu un genre de no man’s land où sévissent des groupuscules qui ne s’en cachent même plus.

Mais par la cruauté inhumaine d’hommes sans scrupules, le car qui les ramenait vers cette destination pourtant joyeuse, a sauté sur un engin explosif improvisé. Ce n’était pas des combattants. C’était de pauvres enfants. Qui ne comprenaient rien aux obscurs tenants et aboutissants de cette drôle de guerre et qui ne demandaient à l’instant présent, qu’une salle de classe pour apprendre, un toit pour dormir et à manger pour faire grandir leur corps et leur intellect pleins de promesse.

Que diantre des hommes, qui acceptent se regarder dans une glace et se considérer, gagnent-ils à mettre fin à la vie de cette catégorie de la race humaine ? Des croyants ? Assurément pas. Aucune divinité ne permettrait d’ôter la vie à  des enfants de moins de dix ans pour prouver qu’on l’adore. Des bandits ? Même les brigands les plus déshumanisés hésiteraient avant d’ouvrir le feu sur de si innocentes âmes. Ces «gens» sont donc classés dans un recoin de l’humanité non classifiable.

Cela ouvre les yeux également sur le caractère particulier de cette guerre imposée au Burkina. Il s’agit d’un terrorisme indéterminé. Son objectif est de semer la terreur. Et pour y arriver, tous les moyens sont bons. Même les plus bas et les plus ignobles dans l’échelle la plus basse de l’animalité.

C’est également une sorte de leçon pour les populations. Le Burkina est en guerre. Et ses ennemis ne font pas de distinction entre leurs amis et leurs ennemis. Ils ne s’embarrassent pas de considérations humaines qui leur feraient épargner des enfants et des femmes, que ces femmes sont enceintes ou pas. Ils tuent. Indistinctement. Et ils sont capables de couper et de donner aux charognes la main qui les a aidés ou qui les a secourus hier ou avant-hier. Il est grand temps donc que les Burkinabè le comprennent et entérinent fortement et dorénavant l’idée qu’ils sont en guerre et qu’ils ont certainement intérêt à collaborer avec leurs forces armées nationales pour préserver l’intégrité de leur pays.

Ce n’est pas tout. La prise de conscience que le Burkina est en guerre rime aussi avec un changement comportemental. Les évènements qui ont précédé le drame de Toéni ne devraient plus se répéter. Il est anormal que dans un pays en guerre, des civils se donnent l’imprudente permission de braver et de ne pas respecter les consignes de sécurité. En effet pour le cas d’espèce, et en croire le ministre de l’Education nationale Stanislas Ouaro, interdiction avait été faite aux cars d’emprunter cette voie, sans une sécurisation préalable par les forces de sécurité. D’où vient alors que vraisemblablement 3 cars avec 160 passagers aient passé outre cette mesure sécuritaire ? Qu’est-ce qui urgeait pour qu’on ignore le danger réel ?

La sécurité du territoire, c’est l’affaire des FDS, mais dans cette guerre indiscriminée, c’est celle de tous. Fini le temps où on pouvait sans risque enfourcher son vélo, sa moto ou au volant de son véhicule à n’importe quelle heure et sur n’importe quelle route du Burkina, pour une villégiature ! Il faut que les Burkinabè se convainquent qu’on est en guerre contre un ennemi qui est partout et nulle part ! C’est une irresponsabilité qui ne devrait plus se répéter. La prudence doit être de rigueur dans les actes, les paroles et les attitudes. 

Il n’est pas superflu que les forces de sécurité mettent plus de fermeté dans l’application desdites consignes. Des vies innocentes seraient ainsi épargnées sur ce long et périlleux chemin sur lequel est engagé le Burkina Faso, celui d’éradiquer, sinon de réduire l’hideux monstre terroriste à sa portion congrue. C’est une bataille des FDS, mais de l’ensemble de toutes les populations. Le risque zéro n’existe pas, mais prudence, prudence !

Ahmed Bambara

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