15e sommet des BRICS à Jo’burg : Ressusciter Bandung et créer un nouvel ordre avec le Sud Global !

15e sommet des BRICS à Jo’burg : Ressusciter Bandung et créer un nouvel ordre avec le Sud Global !

Le capitaine IB, le colonel Assimi Goïta et tous ceux qui vibrent depuis 2 ou 3 ans, en «isme» (impérialisme, colonialisme, … A bas !) et qui ont pris le pouvoir par les armes, devraient aussi tendre l’oreille vers Jo’burg à partir d’hier 22 août jusqu’au 24 août. C’est dans cette seconde agglomération de la nation arc-en-ciel que s’est ouvert le 15e sommet des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

4 chefs d’Etat Lula du Brésil, Narendra Modi de l’Inde, Xi Jinping de Chine et Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Vladimir Poutine sera absent, 4 princes entourés d’une quarantaine de délégations vont penser sur comment élargir le nombre des BRICS, car souvent quoi qu’on dise, le nombre est déterminant dans une entreprise. Ça tombe bien, près d’une vingtaine de pays toquent à la porte.

Attention cependant, beaucoup de candidats mais n’importe qui n’accédera pas à ce cénacle qu’on a nommé Sud Global. Et pour cause, ce sont quelques ficelles de Bandung (la Conférence des non-alignés) qu’on a pris pour faire avec du neuf, des idées de 1955 qu’on va greffer avec celles contemporaines. Les admissibles aux BRICS seront à économies communistes, et libérales, une coexistence voulue et vécue déjà dedans avec le Brésil, l’Inde et la Chine. La Russie a même introduit le critère «d’avoir fait  abstention dans le vote de la résolution sur la guerre en Ukraine» autrement dit n’avoir pas voté contre. Une clause, que l’Afrique du Sud n’entend pas entériner, elle pourtant amie de la Russie. Second plat de résistance de ce regroupement de Jo’burg : la dédollarisation des transactions mondiales. Le Sud Global ou les BRICS pèsent 15% des droits de vote au FMI et à la Banque mondiale, avec pourtant une population de 3 milliards contre 700 millions pour les pays occidentaux qui dominent dans les institutions de Bretton Woods et à l’ONU.

Pourtant, les BRICS ne sont pas un contre-pouvoir ni à l’occident, ni aux USA. Mais ils veulent peser sur les lois de l’économie mondiale, très handicapantes pour bon nombre d’entre eux. Une sorte d’anti-G 7 !

Que gagneront les pays africains comme ceux du Sahel dans ces BRICS ? Les chamboulements politiques qui ont lieu au Mali, au Burkina, au Niger… ont tous en lame de fond le rejet d’un système qui régente la zone, que ces pays trouvent obsolète, léonin et «tuant économiquement». C’est pourquoi, les BRICS privilégient la démocratie économique pour être plus présents et pesant au FMI, à la Banque mondiale, pour avoir son mot à dire sur l’orientation économique du monde.

Les jeunesses de Ouaga, Dakar, Niamey, Bamako… veulent au fond, cette égalité des chances, ce pouvoir de décider de ce qu’elles doivent faire, et avoir la possibilité de le faire sans le feu vert des Occidentaux ou toute autre puissance tutélaire !

Et le pouvoir économique a souvent de l’ascendance sur celui politique. Qui paie commande, c’est connu! Le Sud Global sait que les flux d’aide sur le continent se sont étiolés comme peau de chagrin, car même des pays riches ont des problèmes, mais ils font surtout des choix pour leurs peuples, ce qui est normal.

Les BRICS veulent retracer une 3e voie (pas non-alignée) et déjà la Chine et le Brésil ont conclu un deal (accord) bilatéral pour régler leurs échanges dans leurs monnaies locales. Ça peut inspirer, encore faut-il qu’il y ait des règles claires. Le Sud Global, une alternative économique pour l’Afrique ? Les prochains adhérents, et la capacité à faire son trou face à un «monstre économique mondial» aideront à y répondre.

 

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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