La saignée se poursuit dans les rangs des Forces armées nationales. Une semaine après l’embuscade meurtrière tendue par des hommes armés sur l’axe Taparko-Dori où douze (12) gendarmes partis secourir les passagers d’un bus qui avait sauté sur un Engin explosif improvisé (IED), avaient trouvé la mort, le Burkina Faso est de nouveau endeuillé. Encore un dimanche de deuil, car ce 20 mars 2022, treize (13) militaires ont été mortellement touchés et huit (8) autres blessés lors d’une opération de sécurisation à une vingtaine de kilomètres de Natiaboani., dans la région de l’Est. Selon le communiqué de l’Etat-major des Armées, il s’agit d’un «accrochage qui a visé une unité militaire engagée dans une opération de sécurisation dans cette partie du pays».
Le même jour et en l’espace de quelques heures, à Napadé dans la commune de Soudougui localité située à une soixantaine de kilomètres de Ouargaye (Koulpélogo) une escouade du 31ème Régiment d’Infanterie Commando (31 RIC) de Tenkodogo sautait sur un IED qui causera la mort de cinq militaires. Ces deux incidents localisés dans deux régions voisines (Est et Centre-Est) ont fait un total de dix-huit militaires tués en vingt-quatre heures.
Le Burkina Faso a connu pire certes et depuis le putsch du 24 janvier 2022, qui a consacré l’avènement du MPSR au pouvoir, c’est la toute première fois que les Forces armées sont si durement frappées. C’est dire donc, que la situation n’est pas prête de se stabiliser et en attendant le déploiement de sa stratégie, l’insécurité demeure préoccupante. A la décharge de Damiba, il n’est là que 2 mois, mais la question terroriste est une urgence qui n’offre pas de répit, surtout que c’est le fondement du putsch du 24 janvier. La dégradation du climat sécuritaire qui a fait le lit de ce coup de force accepté «de tous», est toujours d’actualité. Et les nouveaux maîtres du pays des hommes intègres sont prévenus. Entre les blocus imposés par les terroristes, les ultimatums de déguerpissements donnés à de paisibles populations, les IED, et les embuscades et accrochages, et les fournées de déplacés internes qui grossissent, le décompte macabre se poursuit au Burkina Faso. Il est plus que temps que la tendance soit inversée.
Le président Damiba, dont le gouvernement a annoncé la mise en branle de nouvelles stratégies et des actions vigoureuses sur le front est très attendu et le temps n’est pas son meilleur allié. Pieds au plancher, le tombeur de Roch Kaboré lequel Roch avait montré ses limites dans ce combat, se doit donc de mettre les bouchées doubles pour mettre en déroute les assaillants qui écument des pans entiers du territoire burkinabè semant mort et désolation sur leur passage. Au moment où ces lignes étaient tracées, une embellie est venue de la région du Sahel.
La ville de Djibo soumise aux coups de boutoir et à un blocus des terroristes depuis plusieurs jours a été libérée par l’Armée qui y a effectué une équipée salvatrice. Une soixantaine de terroristes tués et plusieurs autres capturés. Une telle opération qu’il faut saluer doit être étendue dans les plus brefs délais à plusieurs autres localités prises en étau par les hordes de combattants terroristes.
Par exemple, les populations de Namssiguia, dans le Bam, (région du Centre-Nord) sommées de quitter leur village sous peine de représailles, ont urgemment besoin d’une opération d’envergure pour soulager les peines de milliers d’âmes qui vivent le martyre depuis plusieurs mois.
Bravo à nos FDS, c’est ce genre d’actions que les Burkinabè attendent, ils n’ont pas besoin de connaître la stratégie, mais les résultats probants. Début de résultats tangibles pour Damiba, mais qui restent à être consolidés par de nettes victoires totales sur les bleds infestés par les terroristes.
Davy Richard SEKONE
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