18 tués par inondations à Abidjan : Dérèglement climatique, incurie et irresponsabilité

18 tués par inondations à Abidjan : Dérèglement climatique, incurie et irresponsabilité

Abidjan a les pieds dans l’eau, de l’eau mortelle issue des hallebardes qui sont tombées sur la capitale économique ivoirienne dans la nuit du 18 au 19 juin : 18 morts, arithmétique non exhaustif. Atmosphère de fin du monde dans les quartiers Adjamé, Riviera 3, Abobo, Cocody avec des maisons englouties, des véhicules emportés par les flots, des habitants juchés sur des toits de maisons ou sur des arbres, qui leur tiennent lieu de refuge…, il ne manquait plus que l’Arche de Noé pour que le décorum soit complet.

Sauf qu’il faut quitter les références religieuses et les considérations métaphysiques pour voir dans ces catastrophes naturelles, comme les conséquences de nos comportements délictuels envers la planète : notre globe a chaud parce que nous décimons nos forêts, la pollution est une réalité, le gaspillage d’eau quotidien, bref à force de vouloir se rendre maître et possesseur de la nature par le productivisme dompteur, l’homme ne fait qu’engendrer de funestes tornades et orages.

Le dérèglement climatique n’est plus donc une affaire et de Blancs, encore qu’il existe des climatosceptiques, tel un Donald Trump, le réchauffement de la planète est aussi palpable en Afrique. Et le déluge abidjanais, se déroule souvent à Niamey, Ouaga, Bamako, et au Burkina, le 1er septembre 2009 est toujours présent dans les esprits, un jour apparenté à l’Apocalypse Now, version burkinabè. Les gaz à effet de serre, les réunions internationales sur le climat, notamment les COP, sont désormais des places to be, des tribunes où l’Afrique doit faire entendre sa voix, car très souvent elle pollue moins, mais payera plus pour les grands pollueurs comme la Chine.

L’Africain doit se convaincre que malgré la météo, qui fait dans la prévisibilité de l’heure des intempéries, du volume d’eau par mètre carré, bref du temps qu’il fera, il y a toujours cette part d’indétermination qui fait que la Nature demeure insoumise et rebelle. Mais le climat n’est pas la seule cause de cette furie naturelle. L’incurie et l’irresponsabilité de l’homme (encore) expliquent aussi des scènes comme celles observées à Abidjan hier : des villes construites avec des voiries approximatives, entendez les lotissements et l’érection des maisons ne sont pas accompagnés de caniveaux idoines et quand ces caniveaux existent, ils sont bouchés par des détritus domestiques et autres sachets plastiques jetés par les riverains.

Face à la Nature qui se sent agressée alors qu’elle semble être ordonnée et parfaite, il faut que l’homme se discipline, qu’il prenne conscience, qu’en la détruisant c’est lui-même qu’il détruit. Abidjan n’a été qu’un aperçu et d’autres villes en feront les frais, car bien souvent l’homme, ce bien-pensant n’apprend pas de l’histoire.

Sam Chris

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