19 tués lors d’obsèques dans un cimetière à Tillabery : Couverture aérienne, collaboration des populations, remèdes contre ce «malheur du Niger»

19 tués lors d’obsèques dans un cimetière à Tillabery : Couverture aérienne, collaboration des populations, remèdes contre ce «malheur du Niger»

Si l’on voulait la preuve que les tueurs qui ôtent la vie aussi facilement à Tillabéry et à Tahoua au Niger et ailleurs au Sahel, ne croient ni en Dieu ni en rien peut-être au diable, on l’a depuis ce samedi 17 avril 2021 avec le massacre de 19 villageois de Gaigorou dans la région de Tillabéry.

Alors que ceux-ci qui étaient en train de pleurer un défunt qu’ils s’apprêtaient à inhumer, ne voilà-t-il pas qu’en croupe sur leurs motos, des assaillants sortis de l’apocalypse surviennent et tirent sur eux comme des lapins, avant de s’évanouir dans la nature.

Depuis février, cette région qui fait partie du triangle des 3 frontières est sous griffes djihadistes. Le décompte macabre fait état de 300 tués avec des prélèvements de zakat (impôt islamique), des vols de bétails et surtout des tueries de masse.

«Le terrorisme est un malheur pour le Niger» avait affirmé le président Mohamed Bazoum lors de son investiture le 2 avril dernier tout en promettant d’accentuer la lutte contre ce fléau. Il ne croyait pas si bien dire car Tahoua et Tillabéry illustrent à eux deux ce malheur national. Et ce malgré les victoires remportées par la Task Force Takuba dans la zone de ces 3 frontières et en dépit du déploiement des 1 200 soldats tchadiens.

Ni trêve du jeûne musulman, ni respect des morts ceux qui endeuillent les familles du Sahel s’en moquent éperdument. Aidés par le gigantisme de ces régions et la porosité des frontières, l’EIGS d’Al Sahraoui et d’autres katibas et même de bandits de grands chemins ont vraiment fait couler le sang ces derniers mois dans cette région frontalière au Burkina-Mali-Niger, en particulier à Tillabéry où on se demande à quoi doit-on cette montée crescendo des violences.

Et si les autorités nigériennes restent convaincues, au premier rang desquels le président Mohamed Bazoum, si les autorités s’arc-boutent à un terrorisme extra-muros venu du Mali et du Burkina, il faudra alors voir les points de passage. A ce sujet, le 2 avril dernier encore, le chef de l’Etat  Bazoum a dit compter sur une couverture aérienne française de ce qui s’apparente à des no man’s land. En effet, autant le dire, si 50 ou 100 terroristes à califourchon sur des engins mobiles se déplacent, ils sont nombreux et ils ont beau prendre des précautions, ils font forcement du boucan et ne sauraient échapper aux «yeux» des drones dont la base se trouve justement au Niger.

Le renseignement et l’anticipation conjugués à la collaboration des populations sont la parade à cette guerre sans ligne de front.

Barkhane et peut-être demain certaines armées de l’Europe viendront au Sahel mais la défense de la patrie et des populations civiles incombent aux Etats concernés d’abord. Toéni au Burkina, Kidal au Mali, Tillabéry au Niger, les régions souffre-douleur des terroristes sont nombreuses.

C’est une guerre oblique, protéiforme  au long cours qui ne peut être gagnée qu’avec une dimension chronophage, la mise en commun des moyens de renseignements, la sincérité et le fait de travailler à redonner espoir aux jeunes désœuvrés et en mettant l’accent sur un développement endogène des régions.

La rédaction

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