19e session de l’ICASA : Assèta Ouédraogo ou la vie  avec le SIDA

19e session de l’ICASA : Assèta Ouédraogo ou la vie  avec le SIDA

Hier lundi 4 décembre 2017, s’est ouverte à Abidjan la 19e session de  la Conférence internationale de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (ICASA) et ce jusqu’au 9 décembre en Côte d’Ivoire. C’est le grand rendez-vous du continent consacré à la lutte contre le VIH. Ils seront plus de 10 000 délégués à prendre part à cette rencontre de haut niveau.  C’est sous le thème central : «L’Afrique : une approche différente vers la fin du sida» que se tient cette édition 2017 de l’ICASA.  La Côte d’Ivoire, pays hôte de l’ICASA, enregistre le taux de prévalence le plus important d’Afrique de l’Ouest.

Il est estimé à 4%.Cette rencontre, comme on peut l’imaginer aisément sera le lieu de dresser le bilan de la lutte engagée contre le VIH/SIDA, il y a trente ans. Selon les chiffres de l’ONUSIDA, présentés par  Michel Sidibé, l’Afrique affiche une baisse de 50% de son taux de prévalence du mal du siècle. Pour ce qui est de la sous-région, les parties Ouest et Est de l’Afrique portent le bonnet d’âne avec un taux de prévalence de 35%. C’est un truisme que de rappeler qu’en dépit des campagnes de sensibilisation et des nombreux investissements, le SIDA continue à faire des victimes parmi les populations à risque à savoir les homosexuels.

C’est du reste le nouveau combat de nombreuses associations de lutte contre ce mal pernicieux. La Côte d’Ivoire qui accueille cette conférence, affiche un tableau peu reluisant, tente à travers l’œuvre de ces associations de renverser la tendance.

L’autre défi que se doit de relever le continent noir, est celui de la stigmatisation. Longtemps considéré comme une «malédiction», le SIDA est devenu, par la force des choses, un «compagnon» pour nombre de malades qui ont fini par accepter leur statut et n’hésitent plus à l’afficher. Ces derniers aidés par les avancées de la médecine, parviennent à dominer les regards et les idées reçues. Asséta Ouédraogo est de ceux-là. Agée de 20 ans et malade du SIDA, elle a à la suite de plusieurs de ses semblables accepté de témoigner à visage découvert de son mal. Pour elle, il n’est plus question de se laisser abattre par la déception car affirme-t-elle, «le VIH/SIDA ne doit plus nous éloigner de nos ambitions». Cette détermination, qui est la sienne est du même coup, une invite adressée à tous : le défaitisme n’a plus sa place dans cette société frappée de plein fouet par cette calamité et le SIDA, n’est plus la fatalité que l’on a présentée il y a 30 ans. La vie avec ce mal est possible et Assèta Ouédraogo et ses amis sont bien des exemples vivants.

 Le cri de cœur, mais aussi pour la vie de cette jeune Burkinabè, dont on devine aisément qu’elle a bravé les stigmatisations, les préjugés, bref, le regard de l’altérité pour survivre, est donc une invite à tous les sidéens à se départir des oripeaux sociologiques, et de vivre désormais avec ce mal, dont on en guérit pas, mais vit avec. C’est aussi, un appel à ce que chacun, connaisse son statut sérologique et surtout à se protéger.

Quel meilleur Hérault pour la lutte pour l’éradication de cette pandémie qu’une porteuse de naissance, car depuis celle enclenchée en Ouganda par Philie Loutaya, ceux qui vivent avec le mal en Afrique sont nombreux à réagir à visage découvert. On ne peut pas vaincre le Sida en avançant masqué. Bon vent à l’ICASA . 

Davy Richard SEKONE

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