Aujourd’hui 1er mai 2018 c’est la traditionnelle fête du travail. Les travailleurs accompliront encore le rituel des meetings dans les bourses du travail, vitupéreront contre les mauvaises conditions de vie et de boulot et in fine ce sera le marronnier c’est–à-dire la remise des cahiers de doléances aux ministres de tutelle, qui promettront encore que les gouvernements examineront avec la plus grande attention ces plates-formes revendicatives pour satisfaire les fonctionnaires. Les fêtes du travail en Afrique se suivent et se ressemblent tels 2 frères néanmoins, sauf que ces dernières années il y’a comme une petite révolution copernicienne, dans les rapports Etats/syndicats.
Si dans certains pays tels en RD Congo, au Tchad , au Zimbabwe au Benin ou le pouvoir n’hésite pas a frapper fort dans le tas, question de tuer tout effet domo, il n’en est pas de même ailleurs notamment au Burkina ,en Cote d’Ivoire, au Sénégal en Guinée Conakry ou carrément, les syndicalistes dictent leurs lois.
On l’aura constaté, au Tchad, malgré le débrayage des enseignants, Idriss Deby n’a pas cédé, et n’est obnubilé que par son dur désir du pouvoir à vie. En RD Congo, Kabila junior, non content de sa marche martiale vers un éventuel glissement, a renvoyé manu militari 250 magistrats fautifs d’imposture en diplômes, et incompétence. Dans ce pays –continent, il n y’a pas de bras de fer qui vaille, le premier magistrat ayant la haute main sur tout et ne plaisantant pas avec les syndicats.
Au Benin, Patrice talon, nouveau locataire du palais de la Marina, a maille aussi à partir avec ses porteurs de toge, qui sont vent debout contre la loi interdisant le droit de grève dans leur corporation. Idem pour son voisin le Burkinabè Roch Kaboré, qui depuis son installation à la présidence, ne connait que attentats et grèves à tiroirs.
Le Burkina Faso semble du reste être atteint d’une pandémie de grèves, dont l’explication réside justement dans la satisfaction des doléances de magistrats. Dès son accession au pouvoir suprême, Roch à cru bon, donner son ok aux revendications des juges
La seule conséquence de cette mansuétude présidentielle a été l’avalanche de grèves qui ont saigné d’avantage une économie burkinabè déjà exsangue :
Ainsi coup sur coup, les agents des finances, des impôts, du Trésor… ont observé des arrêts de travail de près de 2 mois, qui ont causé de grandes pertes de recettes pour le trésor public.
Si leurs griefs ne se sont pas dénués de fondement, à savoir le Fonds commun, la longueur et le préjudice causé ont exacerbé une population, qui elle se bat avec ses fins de mois. Et sent comme une injustice la rédistribution des maigres richesses.
Depuis 2017, chaque couche professionnelle, veut une satisfaction de ses revendications : secrétaires, administrateurs civils, policiers…. Le Burkina a mal en ses grèves. Et à chaque fois, le gouvernement négocie, résiste mais finit par céder. Evidement, ca coute bonbon au Budget, chroniquement déficitaire et contrain l’Etat à tendre régulièrement la sébile pour les aides budgétaires. A telle enseigne, qu’il y’a actuellement un Brainstorming pour discuter sur les rémunérations salariales au Burkina . Problème : va-t-on revoir certains salaires à la baisse ? Comment faire pour que chacun trouve satisfaction sans faire disparaitre, la Fonction Publique que les revendications sociales sont entrain de saucissonner ? On l’aura constaté, à ce 1er Mai 2018, les luttes des travailleurs continuent, mais le continent est touché par un genre de nihilisme syndical car la grève est devenue la première arme qu’on dégaine au quart de tour alors que jadis, c’était l’ultime arme lorsqu’on à épuisé toutes les négociations. On a connu des syndicats jaunes, c’est-à-dire stipendiés par le pourvoir, voici venus les jours des syndicats kamikazes, prêts à terrasser la République à compromettre l’équilibre financière pour ne pas dire l’équilibre tout court de la Nation pour n’importe quoi, pourvu qu’ils obtiennent satisfaction. Un anarchisme syndical, qui si on n’y perd garde, surtout dans le cas du Burkina, risque de saper les bases même du vivre- ensemble.
La rédaction
COMMENTAIRES