1er cas de coronavirus au Sénégal : L’eau qui dégouline du crâne atteint forcément le tronc

1er cas de coronavirus au Sénégal : L’eau qui dégouline du crâne atteint forcément le tronc

Il ne fallait pas rêver, même les pays dont les systèmes sanitaires sont performants, ont le coronavirus  chez eux. De Wuhan et Hubaï à Washington New-York, Paris, Milan, ce virus ne connaît pas de frontière.

Lentement, mais sûrement, le continent africain sera touché dans son ensemble. Au pays des Pharaons 1er à être atteint suivi de l’Algérie et la Tunisie aussi, des pays maghrébins, et puis maintenant le Sénégal, qui a diagnostiqué positif un Français venu de Nîmes, «coronavirus», dans une station balnéaire pou ski et qui est sous observation par les services de l’Institut Pasteur.

Sur la planète, le virus identifié à Wuhan a emporté 3 000 personnes, la Chine reste l’épicentre, suivie de la Corée du Sud, de l’Iran, et en Europe, c’est l’Italie qui fait désormais peur puisque comparée à la France et à l’Allemagne, le pays de Giuseppe Conte est en alerte maximum.

Et l’Afrique dans  cette épidémie, non encore déclarée pandémie, mais qui n’en suscite pas moins une peur légitime ?

Le pays de la Terranga touché, il faut s’attendre tôt ou tard à ce que la Guinée, la Mali, le Burkina, la Côte d’ivoire le soient également compte tenu de la porosité de nos frontières, de nos systèmes de santé défaillants ou mal adaptés à une telle pathologie, il faut déjà se dire que le Covid 19 est dans les murs de la zone UEMOA pour ne pas dire de la CEDEAO. Et les médias occidentaux et les spécialistes de la médecine au plan international s’interrogent, circonspects et surpris qu’il n’y ait pas jusque-là des cas répandus. De trois choses l’une : soit la porosité du maillage médical si cher aux Africains n’est pas assez ferme pour repérer les cas confirmés de coronavirus dans la population africaine. Soit les symptômes décrits (qui ressemblent aux «rhumes» si communs dans les zones tropicales) sont si communs qu’ils sont négligés et créent des malheurs sans qu’on l’on sache. Soit les Africains bénéficient d’une immunité divine ou forgée par une trop grande exposition à diverses maladies ou insensible à la voracité du coronavirus, ou le climat chaud du Sahel…

Qu’à cela ne tienne. Ce n’est pas une raison pour plonger dans une joie béate et ne pas se préparer au pire. Un virus s’adapte et peut se muter. Trop de précautions ne gâteront donc pas la sauce de la prévention ou de la riposte. Il faut que l’Afrique se prépare. Le cas confirmé au Sénégal signifie que le virus est dans l’espace de l’Afrique de l’Ouest et il faut par conséquent ouvrir l’œil. Ou plutôt, les deux.

Le boute-selle a déjà été sonné par des mesures allant de l’interdiction aux voyageurs chinois de venir, en passant par l’installation de puériles, mais un peu efficaces caméras de surveillance dans les aéroports, jusqu’à une communication constante sur le sort de ressortissants africains, notamment étudiants à Wuhan. Ceux qui le peuvent ont rapatrié leurs étudiants (Maroc, Algérie, Afrique du Sud) d’autres se contentent de rassurer des parents anxieux restés au pays, mais dont le regard hagard est tourné vers Wuhan ou Hubaï.

Sans tomber dans la sinistrose ou jouer les oiseaux de mauvais augure, il ne faut pas s’alarmer outre mesure, si demain ou après-demain, on disait que Covid 19 est à Ouaga, Abidjan ou Niamey !

L’adage bien connu qui dit que l’eau qui dégouline du crâne atteint inéluctablement les épaules, puis tout le corps est valable dans ce cas.

Le monde est un village, et dans le village, tout se sait et tout se partage, bon comme mauvais. L’Afrique doit mieux se préparer pour.

 Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR