1er  sermon du cardinal Ambongo Fridolin : Rideau sur les résultats des élections, Bonjour la nouvelle RD Congo!

1er  sermon du cardinal Ambongo Fridolin : Rideau sur les résultats des élections, Bonjour la nouvelle RD Congo!

Absolution des pêchés électoraux à l’égard de Kabila et Tshisekedi, et prière à Martin Fayulu de faire miséricorde, de pardonner à ceux qui l’ont floué de sa victoire, voilà résumé le sermon hier du nouvel cardinal de Kinshasa Fridolin Ambongo.

Lorsqu’il porta la barrette cardinalice le 5 octobre dernier de par la volonté du saint-père, Monseigneur Fridolin Ambongo était déjà un prince de l’Eglise dont les incursions dans la sphère politique sont connues. Il a de qui tenir, car lorsqu’on a comme mentor Monseigneur Laurent Monsengwo, pas étonnant qu’on s’intéresse à la chose publique.

Hier 12 novembre 2019, au cours d’un point de presse, le nouveau cardinal a fait un long arrêt sur les élections ou plutôt, a passé par pertes et profit les résultats des urnes, sous l’argument que la RD Congo ne pouvait pas rester figée sur ce vote. L’intérêt supérieur de la RD Congo commande qu’on regarde sur le pare-brise plutôt que dans le rétroviseur.

C’est un tournant à 180°, pour ne pas dire que l’Eglise se dédit. En effet, à la veille de la proclamation des résultats par la CENI, le secrétaire général de la CENCO Donatien Nshole Babula avait justement fait une sortie tonitruante, pour avancer que l’Eglise avait le nom du vainqueur de la présidentielle.

Avec la victoire proclamée de Félix Tshisekedi, on a senti une Eglise catholique gênée aux entournures, contenant tant bien que mal sa langue pour ne pas contredire Corneille Nangaa le patron de la CENI.

Or hier, c’est carrément à une leçon politico-théologique que s’est livré le cardinal Ambongo pour ne pas dire qu’il s’est aligné sur les résultats officiels.

Volontiers volubile, il a professé que le prêtre n’est aucunement soumis à un devoir de réserve, comme le diplomate. Prophète, le prêtre ne connaît pas d’omerta et pour le bien-être des brebis, il se doit de dire la vérité.

Langage mi-subliminal, mi-explicite, le cardinal Ambongo, a signifié à Martin Fayulu de «laisser tomber», de cesser de se répandre en imprécations qu’il serait le vrai vainqueur de la présidentielle. Bref de cesser de mariner dans ses ressentiments et de positiver pour l’intérêt de la RD Congo !

L’Eglise catholique, qui a pesé pour le dénouement politique en RD Congo, par l’Accord de la Saint-Sylvestre a accepté avaler la couleuvre du deal FCC-CACH. Alors qu’à l’époque, elle aurait pu créer le clash, en se rangeant derrière Fayulu. Pourquoi avoir attendu maintenant pour dire de tirer un trait de plume, sur les vrais résultats des urnes ?

Sans doute lucide et réaliste la même Eglise, s’est rendue à l’évidence : pour bancal que soit l’attelage Kabila-Tshisekedi, c’est le moindre mal par rapport à une crise post-électorale interminable ou une guerre civile.

Le cardinal Ambongo, demande en fait à Martin Fayulu, de ravaler sa rancœur de supposé vainqueur et de mieux se pourvoir pour les échéances à venir. Mais en même temps, il rappelle au cornac bicéphale Kabila-Tshisekedi, que l’Eglise les a à l’œil, que la reconnaissance sur le tard de cette victoire arrangée, n’est pas un blanc-seing pour faire du n’importe quoi.

Allusion aux querelles byzantines que se livrent les partisans des deux camps par casses, et autodafés interposés à Kinshasa et à Kolwezi.

L’Eglise officiellement est apolitique, mais sous de nombreux cieux, comme au Congo, ses sermons et lettres pastorales sont des brûlots politiques. Le nouveau prince de l’Eglise catholique sera-t-il écouté de part et d’autre ? De toute façon, il promet de revenir à la charge, si les mêmes mœurs politiques sont perpétuées.

Sam Chris

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