Début d’une réforme à minima pour l’ONU qui mérite sérieusement d’être dépoussiérée, si ce n’est une refonte de fond en comble. Encore faut-il que ceux qui sont au-devant de l’institution sise dans la ville-pomme daigne accepter qu’il est temps de le faire, et que les règles qui régissent l’ONU sont en déphasage avec le contexte mondial actuel.
En tout cas, en annonçant ce 12 septembre 2024, leur soutien à l’érection de 2 sièges permanents au Conseil de sécurité Onusien pour le continent, les USA corrigent un peu une injustice de longue date et rejoignent par la même occasion, la Russie qui en avait manifesté l’intention, il y a quelques temps de cela.
L’annonce de l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas Greenfield, touche ce serpent de mer qui est la réforme onusienne, maintes fois annoncée, serinée dans de nombreux discours, mais toujours renvoyée aux calendes américaines.
En rappel en 2022, Joe Biden sur la tribune de l’ONU, avait évoqué le sujet que rejoignent d’autres revendications du même acabit venant de l’Amérique latine, du Japon, de l’Allemagne et de l’Inde.
Alors ainsi donc, on opine sur 2 postes permanents (en plus des 3 déjà existants) pour 54 pays sur les 15 déjà existants dont 5 permanents avec droit de véto que sont les USA, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie !
Problème : rien ne sert d’être dans un cénacle sans pour autant avoir une voix au chapitre, qu’on prendra en compte. C’est le cas de l’Afrique. Avoir 5 sièges permanents, sans droit de véto, et ne pas pouvoir «apporter le bénéfice de sa connaissance» dixit la même diplomate Greenfield ne rime à rien.
C’est dans les signes des temps, à l’heure où l’Afrique est courtisée, au centre d’une gigantesque géopolitique, c’est toujours bien vu de lui faire voir ce miroir à alouettes, mais quid de la réalité ?
Cette réforme marginale du reste, devra recueillir le quitus de 193 membres, c’est-à-dire les deux tiers des Etats, dont les 5 membres permanents. Or, l’accession du droit de véto demeure inaccessible, car le quinté qui possède cette exclusivité n’entend pas la partager à d’autres, ni surtout l’abolir.
Autant dire qu’on ajoute 3,4 ou 10 sièges permanents aux 54 Etats du continent, le résultat sur ce que pèse l’Afrique à l’ONU ne change pas d’un iota. Une grande bataille attend donc toujours l’UA, car c’est cette institution qui devra porter à bout de bras cette nécessaire réforme afin de transformer le «machin» en véritable outil de progrès pour tous les membres. Le reste ne rimera qu’à des cycliques incantations !
La REDACTION
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