12 mois, le procès hors norme des massacreurs et violeurs de femmes du 28 septembre 2009 au stade du même nom, en Guinée a connu son dénouement hier 31 juillet 2024 comme l’avait promis le Tribunal, vacances judiciaires obligent.
Ainsi donc le tribunal de Dixin de Conakry a infligé à l’’ex-chef du CNDD, le capitaine Moussa Dadis Camara, 20 ans de prison pour sa responsabilité dans l’innommable d’il y a 15 ans. 2 Co-conjurés de Dadis le colonel Tigboro Camara et le commandant Aboubacar Diakité alias Toumba prennent respectivement 20 ans et 10 ans. Evidemment jugé in absentia, le colonel Claude Pivi dit Coplan prend la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans pour s’être évadé de la prison courant 4 novembre 2023.
Verdict exemplaire auquel le tribunal a ajouté une requalification des faits retraités de «crimes contre l’humanité».
200 pages des attendus du jugement, et avec ce verdict, soulagement des familles des victimes, qui ne reverront plus leurs parents suppliciés, ni effacera le traumatisme des femmes souillées, mais lorsque crimes se soldent par justice, c’est l’idéal !
Ce procès fera date comme ceux de Hussein Habré au Sénégal avec les cours ad hoc, car des puissants princes d’hier, qui se croyaient tout permis ont été dans le box des accusés et ont été condamnés pour des faits gravissimes. Avec cette requalification, Dadis et Cie atterrisseront-ils à La Haye à la CPI ?
Verdict exemplaire pour crimes odieux en Guinée-Conakry. Car il ne pouvait en être autrement pour ces premiers responsables de la junte qui ont succédé à Lassané Conté, et qui avaient mis le pays sous coupe réglée.
Sous nos frimas ou justice, rime souvent avec géométrie variable, le droit est fragilisé, et il n’est pas souvent évident qu’un puissant même dépourvu du pouvoir passe par la case box des accusés a fortiori connaisse les affres de ce prison.
Cependant, la plus grande leçon de ce jugement et du verdict est qu’il flirte avec l’apaisement en attendant une éventuelle loi d’amnistie. En dépit des 20 ans et 10 ans tombés sur la tête de Dadis et autres, c’est inespéré ! Peut-être que l’ex-n°1 de la junte qui se la coulait douce à Ouaga et qui pensait qu’il rentrerait triomphalement en Guinée où il est toujours populaire dans la rgion N’zérékoré, peut-être Dadis est-il tombé dans son piège ? Justice en tout cas a été obtenue. Place à la réconciliation ? La balle est donc dans le camp du général Doumbouya.
La REDACTION
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