21 candidats pour le scrutin du 23 décembre en RDC : A l’opposition d’éviter le piège à cons du ‘’1 seul tour’’

21 candidats pour le scrutin du 23 décembre en RDC : A l’opposition d’éviter le piège à cons du ‘’1 seul tour’’

Alea jecta est ! Corneille Nanga, président de la CENI a jeté les dés ou plutôt a publié hier, selon l’échéancier électoral, la liste de tous ceux qui se sentent un destin national, et qui pourront compétir : 21 admis sur 25 admissibles tel est le résultat du tamis pour le scrutin majeur du 23 décembre 2018. Et 15 355 autres pour les législatives.  Comme on s’y attendait, les deux icônes de l’opposition sont out. Jean-Pierre Bemba, recalé par via l’arrêt de la CPI sur la subornation de témoins et Moïse Katumbi réduit à l’état de quasi apatride, car ne pouvant pas rentrer en RDC, a fortiori déposer un dossier.

Exit donc les deux, et voici venues les chances en pointillé des représentants de l’opposition dont les moindres ne sont pas Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe qui auront la lourde charge de disputer le fauteuil présidentiel d’avec Emmanuel Ramazani Shadary et tous les comparses qui l’accompagnent. C’est dire qu’il s’agit, d’une opposition minée par la rédhibitoire maladie infantile qu’est le fait d’aller aux élections en désordre de bataille. Chacun préférant toujours aller sn solitaire quitte à faire face à une inéluctable bérézina, qu’à l’union sacrée, plus percutante.

Or pour le cas congolais ou la fatale élection à un seul tour est en vigueur, les rangs dispersés de l’opposition constituent déjà une aubaine pour le pouvoir de Kabila qui va donner toutes les chances à son poulain, de jouer les Medvedev. Disséminés en une multitude de candidats, les opposants forment de minuscules fournis qu’ écrasera sans peine, la lourde et implacable machine du Front commun pour le Congo (FCC). Et il n’y a pas de second round, pas de session de rattrapage, tout juste des marches et des contestations postélectorales, qui seront réprimées, dans le sang et des yeux encore embrumés de larmes. L’introuvable unité, que ces opposants recherchent à Genval, Bruxelles et Kinshasa, à coups de réunions, doit se décider dès maintenant, car à trois mois d’une telle échéance, ce n’est pas trop tôt, et Kamerhe a tout faux, lorsqu’il pense que même, le 20 décembre 2018, l’opposition peut trouver, ce mouton à cinq pattes. Erreur car c’est un chemin vers un piège à cons pour opposition, au regard du mode de scrutin.

Vu que les deux poids lourds Bemba et Katumbi ont été écartés de la course à la présidentielle, les opposants doivent faire le choix dès maintenant de gagner la présidentielle ou de la perdre avant même d’avoir entamé la compétition. Le choix ne se fera pas à la veille encore moins le jour du scrutin. C’est maintenant.  Unis les opposants peuvent faire ciller le  «dauphin» du président Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary.

L’opposition doit prendre le parti de se réunir autour d’un seul candidat, élaborer et s’entendre sur une feuille de route de partage et d’exercice du pouvoir et du développement de la RDC dès à présent et le faire savoir à l’ensemble de leurs compatriotes. Ainsi aura-t-elle la chance de se faire comprendre très tôt par les Congolais et de rallier des sympathisants du côté de la Communauté internationale. C’est peut-être à ce seul prix qu’elle pourra faire douter Kabila et son camp et éviter d’être happée par le piège à cons du scrutin à un seul tour, un mode de scrutin prisé par les pouvoirs sortant en Afrique car toujours mortifère électoralement pour les opposants.

Ahmed BAMBARA

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