Installation de l’Assemblée législative de Transition au Burkina : Damiba a sa confortable majorité  pour gouverner !

Installation de l’Assemblée législative de Transition au Burkina : Damiba a sa confortable majorité  pour gouverner !

Les 70 membres de l’Assemblée législative de la Transition (ALT), moins le représentant du Centre-Nord pas encore désigné pour des bisbilles, les 70 «parlementaires» ont donc pris fonction hier 22 mars 2022 au siège de l’ex-CNT qui a servi sous la Transition de 2015 et même sous la législature du régime de Roch d’Assemblée nationale. Evidemment, des 51 proposés par les rédacteurs de la Charte aux 71 membres des «adopteurs» de cette charte, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Kadiogo.

Une revue de détail de nos députés montre que quasiment tous les corps de métiers ont été représentés, de l’étudiant jusqu’au professeur titulaire, en passant par des gradés de l’armée, des gens du petit peuple, sauf diront certains, pas l’ombre d’un représentant des VDP !

On retiendra que le président élu, Aboubacar Toguyéni, professeur titulaire en sciences halieutiques a obtenu 59 voix, tandis que ses adversaires Zaratou Zoungrana, 3 voix et Arouna Louré 8. C’est un occupant du perchoir qui a les compétences intellectuelles pour diriger cet hémicycle, il aura besoin de doigté et de discernement pour les travaux en plénière. Il est aussi une sorte d’appel de pied du pouvoir pour l’Est, bien qu’il soit né dans le Houet. Mais une Assemblée nationale, c’est aussi et surtout un lieu hautement politique, et l’ALT n’a pas dérogé à cette coloration de sensibilités.

Vraies OSC  et officines politiques, ex-ex-majorité le CDP historique, la précision a son sens, ex-majorité le MPP, opposition membre de l’ancienne CFOP, Opposition non affiliée (ONA)… C’est une véritable mosaïque politico-sociale qui forme cette ALT, que d’aucuns auraient tort de voir comme un enchevêtrement confectionné au pif. Erreur. Il suffit de bien regarder chacun des députés, d’où ils viennent, leurs parcours et on se rendra compte que certains sont des poussins d’hivernage en politique, ayant émergé depuis le drame d’Inata, mais bien cornaqués par des mentors tandis que d’autres sont des vieux briscards politique ou d’OSC.

Au demeurant, à y observer de près, c’est une ALT acquise à la cause de la Transition pour ne pas dire à l’ex-MPSR. Quand on analyse en effet l’élection du président Aboubacar Toguyéni, on se rend compte que les députés désignés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba notamment ceux issus des FDS et du CDP historique et alliés ont clairement affiché leur solidarité. Les 21 désignés du chef de l’Etat, plus donc ceux de l’armée, du CDP historique et autres rouleront donc pour la politique pro-Damiba. D’ailleurs c’est le dernier sur la liste des 21 désignés par Damiba, c’est-à-dire Toguyéni, qui ramasse la timballe. Il s’agit donc d’une ALT d’un chef de l’Etat qui possède une majorité qualifiée pour adopter toutes les lois nécessaires à sa politique. A la limite, c’est normal, car que ce soit dans un Etat de droit ou un Etat d’exception, si le président n’est pas majoritaire à l’Assemblée nationale, il lui est difficile de gouverner, et même qu’il y a risque de blocage. Le Niger l’a illustré en 1996 entre l’Exécutif et le Législatif, par une inertie de l’Etat qui fit le lit du coup d’Etat de Maïnassara. Damiba a su choisir ses hommes et ceux qui pensent que l’enfant de Nakalbo navigue à vue devraient se raviser. L’ALT au Burkina est advenue, on peut opiner sur les forces centrifuges qui la composent, mais Damiba tient bien sa chose là-bas et ce qu’il faut dire à ces chers députés, c’est de légiférer en leur âme et conscience, voter des lois dans l’intérêt supérieur du Burkina, et pour la réconciliation et l’avenir du pays. En gros pour le Bien de la Nation.

La REDACTION

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