24 alpinistes à «Altitude Koulouba 2018» : Qui sera le grand  vainqueur ?

24 alpinistes à «Altitude Koulouba 2018» : Qui sera le grand  vainqueur ?

Au pied du mont Koulouba, la Cour constitutionnelle malienne a déposé 24 sprinteurs, les 17 de la liste provisoire, et les 7 repêchés et demandé à six autres d’aller se préparer pour les prochaines échéances. Ces 24 ont la chance de bander les muscles pour gravir au pas de course l’altitude qui les conduira au sommet où est placé le convoité fauteuil du Président de la République du Mali, que Ibrahim Boubacar Kéïta a dû momentanément quitter par la force de la Loi fondamentale.

Parmi ces 24 partants, qui sera le vainqueur ? Le champion en titre Ibrahim Boubacar Kéïta a certainement une longueur d’avance. Comme c’est généralement répandu sur la surface du continent Afrique, les hommes politiques au pouvoir ne se gênent pour grignoter un peu dans la caisse commune pour financer leur campagne électorale. Véhicules étatiques, argent étatique, postes étatiques sont mis en jeu et sont utilisés sans trop de scrupule pour hypnotiser et amadouer les électeurs pour les convaincre de voter pour le cheval qui a remporté les dernières courses électorales. Mais cette escalade de la colline du pouvoir comportera également des grands sportifs politiques tels les Choguel Kolkala Maïga, Harouna Sankarè, Modibo Sidibé, et une seule marathonienne, Djénéba N’diaye.

Ensuite, IBK a pour lui les chantiers qu’il a ouverts durant son mandat et qu’il se promet de poursuivre s’il est réélu. Il est évident que si ces chantiers ne venaient pas être pilotés par celui qui les financés, la probabilité est élevée qu’elles ne flétrissent par manque de soin et d’entretien du «nouveau propriétaire». Cela peut donc être entonné comme un refrain durant la campagne électorale pour damer le pion aux 23 autres concurrents et permettre au président malien sortant d’arriver au sommet le premier, légitimement et légalement élu.

Toutefois, les autres candidats n’ont pas dit leur mot. Il y a surtout Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition qui se présente pour la deuxième fois après l’essai raté de la précédente élection, et ses autres «camarades» ont sans doute des boulets à accrocher aux babouches de leur vis-à-vis, histoire de le ralentir, voire de l’empêcher de grimper avec allant les aspérités de palais présidentiel de Koulouba dont il a eu le loisir de savourer les lambris et tâter l’ouate savoureux du fauteuil convoité. Le plus gros est sans doute sa trop mince réussite à instaurer la sécurité dans tout le pays. Des Maliens, et nombreux, sont morts pendant son mandat, civils comme militaires. La situation sécurité ne s’est pas du tout améliorée. Au contraire, elle s’est dégradée. C’est l’un des grands manquements sinon le plus grand des promesses électorales de l’homme du «Mali d’abord».

L’autre boulet, c’est son échec à réunifier le pays. Le Nord est toujours aussi séparé du reste de la nation malienne comme la distance un talon et un front d’un même corps de se toucher. L’Accord d’Alger est un flop et l’insécurité hypothèque même cette échéance électorale du 29 juillet. La réconciliation nationale n’est pas à l’ordre du jour et l’accord d’Alger ressemble à une ombre plus qu’à une matérialité matériellement palpable. Ce qui pourrait leur donner raison, c’est que l’élection présidentielle ne puisse pas se tenir dans toutes les localités du Mali.

Mais l’essentiel au bout du compte, c’est que cette course alpiniste se passe sans croc-en-jambe traître et que si une contestation venait à naître au sommet de la colline sur la performance du premier arrivé, qu’elle se passe dans les règles de l’art. Surtout, que les coups en bas de la ceinture ne pleuvent pas au point de ramener tous les candidats et le Mali, non pas au pied du mont Koulouba, mais dans les bas-fonds du recul démocratique.

Ahmed BAMBARA

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