24 tués par une mine à Boni : A quand la sécurisation de la route de la terreur ?

24 tués par une mine à Boni : A quand la sécurisation de la route de la terreur ?

Soudain l’enfer donc en ce 25 janvier 2018 sur cette route entre Mopti et Gao, menant à Boni. Ali Ouédraogo, le chauffeur burkinabè et ses passagers n’eurent pas le temps d’avoir peur, le véhicule 4×4 dans lequel ils avaient pris place, fut pulvérisé, coupé en deux, par un engin de mort, enfoui sous le sable. Le sable septentrionnal malien vient encore de tuer, ou plutôt les terroristes, qui ont pignon dans le triangle de la mort Gao-Tombouctou-Kidal viennent de signer par le sang. Leur abjection.

24 âmes innocentes ont quitté le Burkina Faso dont des femmes, 4 nourrissons. Elles partaient, le cœur joyeux, vers Boni, jour de foire. Des proches aimants les y attendaient, pendant que d’autres espéraient leur retour, sans aucun doute. Jour de foire, où elles escomptaient faire quelques affaires ou pour d’autres activités somme toutes humaines et clairement paisibles.

Mais, il a fallu qu’un être vivant qui se targue d’être un humain pose ses genoux sur cette route qui mène à Boni pour  y  être enterrer, sans aucune pression, en toute connaissance, dans l’intention manifeste de semer la mort, un objet serviteur de l’ange de la mort. Cela, au nom d’estimations, de calculs, de justificatifs et de raisons qui ne tiendront jamais la route de la raison terrestre, encore moins de celle divine.

L’hécatombe ne mérite pas de nom ni de qualificatif, car dans le carnage créé par le déchaînement de métaux, de ferraille, d’explosion, de bruit et de souffle meurtrier, la vie de personnes qui n’ont rien à voir ni avec la CMA, le Gatia encore moins avec la foultitude de katibas vient d’être ôtée.  Au nom de quoi et de qui peut-on se vanter d’avoir mis fin à l’existence d’êtres si fragiles et sans défense ? Quelle invocation prétendument divine peut-elle justifier cette horrible aberration, si ce n’est des motivations purement et bassement humaines de barbares et vulgaires délinquants qui s’abritent lâchement derrière des méthodes abjectes et traitresses pour abreuver leur méprisable trafic en tout genre ?

Cet énième accident de mine, qui a touché des civils, vient rappeler à souhait, que ce n’est pas seulement que les forces armées du Mali, ni de Barkhane que visent les terroristes, mais tout le monde, question de montrer leur existence et capacité nuisance. La tragédie de Boni est aussi un signe patent que l’Accord de paix, n’est qu’un leurre, et que si les différents protagonistes l’ont signé, c’est tout juste pour amuser la galerie, car sur le terrain, les populations paient un lourd tribut humain, de cette mascarade. Cette catastrophe humaine révèle, si besoin en était encore, que le Nord du Mali est une passoire, un grillage aux larges mailles sur lesquelles le pouvoir central n’a aucune emprise.

Bref, le Nord malien n’a jamais autant mérité son nom que celui de noman’s land, le genre de région, apparentée à une jungle désertique où règne la loi du plus terrible. Enfin, à six mois de la présidentielle, ces cadavres qui s’amoncellent chaque jour dans le septentrion malien est la preuve, que le chef de l’Etat sortant, candidat à sa propre succession n’a pas réussi ce chantier de sécurisation ni du Nord ni du Centre d’ailleurs, comme Mopti. Et ce n’est pas bon pour IBK, candidat à sa propre succession, d’où l’urgence de la Force G5-Sahel, qui, à défaut d’éradiquer, cette guerre d’usure, car elle sera longue, à défaut de la supprimer donc, pourrait la circonscrire à sa plus simple expression.

Ahmed BAMBARA

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