Depuis plusieurs semaines, le coronavirus a mis la quasi-totalité des pays de la planète sur répondeur. La lutte est désormais axée contre ce petit être «invisible, mais dangereux». Le monde ploie sous le poids du Covid-19, si fait que les préoccupations matricielles et existentielles tournent autour de comment vaincre cette pathologie.
A l’évidence, c’est le cadet des soucis des terroristes ou djihadistes du Sahel, c’est selon qui au Mali comme au Burkina et au Tchad, frappent de façon indiscriminée depuis quelques jours. Eux n’ont pas abandonné leur funeste dessein et n’en ont apparemment que faire d’un virus, fut-il couronné et très mortel. La preuve par cette estocade d’hier 6 avril 2020 Gao à potron minet (très tôt le matin) d’assaillants du casernement militaire de Bamba, (Gao) une auberge bankérisée. Un QG des FAMa qui a reçu ces attaques toujours avec le même mode opératoire : juchés sur des motos ou dans des Pick-up, ils ont pilonné le camp provoquant la perte d’une vingtaine de militaires. Repoussés, les FAMa semblent avoir repris le contrôle de cette caserne, un verrou qui selon les analystes gène le trafic de tous les mafias qui transitent par Bamba.
A la vérité, dans cette bande sahélo-saharienne, en situation d’urgence sanitaire à cause du coronavirus, les terroristes n’ont jamais mis leurs fusils au pied.
La preuve ? Rien que ce mois de mars, outre cette attaque de Boko Haram au Tchad le lundi 23 mars qui fit 92 tués au sein des Warriors de Déby, qui en a appelé à la solidarité sous-régionale, on notera qu’au Mali comme au Burkina, les terroristes ou djihadistes n’ont jamais desserré les dents. Un petit inventaire à la Prévert des attaques le prouve :
– Au Mali, le 24 mars 2020. Un véhicule des vaillantes FAMa (Forces armées du Mali) saute sur un engin explosif improvisé. Deux militaires passent de vie à trépas ;
– Au Burkina, le 18 mars 2020, quatre personnes sont tuées dans le village de Robolo dans la commune de Ouindiga, dans la province du Loroum ;
– Le 24 mars 2020, toujours au Burkina Faso, trois personnes ont été tuées à Tankoualou ;
– Le 28 mars, 5 personnes ont été tuées à Zimtanga dans le Bam au «Pays des hommes intègres» ;
– Le lendemain 29 mars, trois gendarmes sont tués par un engin explosif
– Le 30 mars 2020, trois personnes sont tuées à Sollé ;
– Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, 15 terroristes sont abattus à Toéni mais un militaire burkinabè perd la vie ;
– Une embuscade est tendue contre une patrouille des Forces armées nationales (FAN) dans la région du Centre-Nord, le 4 avril 2020 à Bourzanga, dans la région du Centre-Nord. Deux militaires sont portés disparus.
– Et voilà que ce 6 avril 2020, aux environs de 5h, les FAMa sont attaquées dans le village de Bamba.
Les forces du mal ne se reposent donc pas. Elles n’ont que faire que le monde entier pleure et se barricade face au coronavirus. Les mesures-barrières ou de distanciations sociales, elles s’en moquent royalement comme de leurs premières babouches ! Ce qu’elles connaissent, ce sont les mesures de destructions sociales. Et elles ne se cachent pas pour faire respecter ces mesures qu’elles ont elles-mêmes édictées et qu’elles veulent imposer aux autres.
Du reste, la maladie du Covid-19 semble être une aubaine pour elles, une occasion de profiter de la dispersion des forces des Etats pour les tenailler davantage, dans l’espoir que les forces de ces pays flanchent pour pouvoir grignoter d’autres portions de territoire, distillées quelques autres molécules de terreur dans le cœur des populations. C’est connu le terrorisme prospère dans des Etats crisés ou confrontés à des dangers protéiformes.
Ces assaillants ne connaissent donc pas, ce que signifie trêve virale, et il faudra que le Mali et le Burkina sachent qu’ils ont 2 dangers systématiques qui les menacent : le coronavirus, mais aussi les terroristes et djihadistes !
Il ne faudra donc pas baisser la vigilance, mais au contraire tenir les rangs, tenir les fronts. Les forces armées l’ont apparemment compris. La surmédiatisation de la maladie à coronavirus ne doit pas faire oublier les réalités du terrorisme
Ahmed BAMBARA
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