C’est très rare, une commémoration de l’innommable d’avril 1994 au Rwanda pour ne pas être soulignée : sans polémique ! Et pourtant celle de 2020, la 26e fois le sera pour cause de coronavirus. Pas de tirade sur qui a tiré sur l’avion de Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 ? Qui a orchestré ce crime ethnique ? Ni de rappels des décisions judiciaires prises par des juges français, de rupture de relations diplomatiques… On se rappelle que tout rappel de cet holocauste soulevait toujours des quiproquos, des procès en intentions, dont l’éternelle supposée responsabilité de Paul Kagame et de son FPR dans la perpétuation de ce pogrom de 800 000 Tutsis et Hutus modérés, mais aussi le rôle qu’aurait joué la France à travers l’Opération jugée Shizophrene Turquoise.
Le 25e anniversaire en 2019 avait laissé paraître un dégel France-Rwanda, sur cette histoire, d’abord par le soutien de la France à Louise Mushikiwabo, ex-ministre des Affaires étrangères du Rwanda, au poste de patronne de l’OIF, mais aussi par le carton d’invitation envoyé par le pays des mille collines à Emmanuel Macron pour assister à ce quart de siècle de cet évènement. Las, le locataire de l’Elysée avait décliné l’offre, se contentant d’envoyer le plus Rwandais des Français, le député Hervé Berville qui l’avait représenté.
Pour 2020, ce sera dans la simplicité, mais non sans solennité que sera rappelée aux Rwandais, ce lourd et douloureux passé, en présence de Bonaparte de 1994 des grands Lacs : Paul Kagame.
Mais seulement en apparence, car dans les esprits les causes, les responsables et l’application de la justice taraudent toujours et le génocide demeure toujours cette ligne de flottaison du kérosène rwandais.
Sam Chris
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