Ouverte le 25 février dernier, les lampions se sont éteints le samedi 4 mars 2023 au Palais des sports de Ouaga 2000, sur la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au cours d’une cérémonie, présidée par le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Cette année, le choix du jury long métrage fiction s’est fait à l’unanimité sur le chef d’œuvre du Tunisien Youssef Chebbi, intitulé «Ashkal». Il succède ainsi au Somalien Ahmed Khadar, lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga en 2021 avec «La femme du fossoyeur». En plus de l’Etalon d’argent décroché par Apolline Traoré, le Burkina Faso peut se réjouir d’avoir réussi le pari de l’organisation de cette biennale «qui s’est voulue résiliente, professionnelle, créative et digne» selon
Photo: Faso7
Tout est bien qui finit bien, peut-on dire, pour ce qui est de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). En effet, après une semaine chargée en termes d’activités, marquée entre autres par des projections de films, des conférences-débats, des rencontres professionnelles, la biennale du cinéma africain a refermé ses portes samedi dernier sur une note de satisfaction. «Ce soir, nous pouvons dire que c’est un défi qui a été relevé. C’était également une manière pour nous de montrer qu’en dépit de toutes les difficultés, en dépit de la pression sécuritaire, le Burkina Faso reste debout, la culture africaine reste debout, et je pense que c’est une très belle preuve de cet état esprit qui a été donné à travers l’organisation de cette 28e édition du FESPACO», s’est félicité le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, porte-parole du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Saluant au passage la contribution de pays frères notamment le Mali (invité d’honneur), il estime que c’est une très belle leçon de solidarité qui a été donnée à cette édition. Même sentiments chez le directeur général du FESPACO, Alex Moussa Sawadogo qui, chiffres à l’appui, soutient que les activités et chiffres sont le synonyme de la réussite de l’évènement. C’est pourquoi, il a traduit sa reconnaissance à tous les acteurs (cinéphiles, professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, journalistes, autorités, forces de l’ordre,) qui ont contribué à la réussite de cette édition qui s’est voulue résiliente, professionnelle, créative et digne. Il a donné rendez-vous aux festivaliers pour la 29e édition prévue du 22 février au 1er mars 2025.
Au titre du palmarès officiel, sur les quinze (15) films en compétition, le Tunisien Youssef Chebbi avec son tout premier long métrage intitulé «Ashkal» s’est adjugé le trophée le plus convoité à savoir l’Etalon d’or de Yennenga. Soulignant une rigueur extrême et un travail qui sort de l’ordinaire, la présidente du jury, la Tunisienne Dora Bouchoucha, a déclaré que le choix du lauréat s’est fait à l’unanimité. Absent à la cérémonie, c’est son représentant qui a reçu le trophée des mains du président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré et le chèque de 20 millions de F CFA. A défaut du graal, le Burkina se console avec l’Etalon d’argent, attribué à Apolline Traoré pour son film «Sira». Quant à l’Etalon de bronze, il échoit à Angela Wamai du Kenya avec «Shimoni». En rappel, c’est le Somalien Ahmed Khadar qui avait été lauréat en 2021 avec son film «La femme du fossoyeur». Depuis sa création en 1969, aucune femme n’a remporté la récompense suprême du plus grand festival africain de cinéma. Lire l’intégralité du palmarès officiel ci-dessous .
Encardé
Biographie de Youssef Chebbi ?
Auteur réalisateur, Youssef Chebbi est né en 1984 à Tunis en Tunisie. Il fait des études d’arts et cinéma, vit et travaille entre Tunis et Paris. En 2010, il réalisa son premier court métrage intitulé «Vers le Nord». Deux ans plus tard, il coréalise «Babylon». La même année, il signe son deuxième court métrage intitulé «Les profondeurs». En 2022, il sort son premier long métrage «Ashkal» qui remporte l’Etalon d’or de Yennenga au FESPACO 2023. Avant ce sacre, «Ashkal» avait été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes en France et a remporté l’Antigone d’or, la plus haute récompense du festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (France) en 2022.
Ce qu’il faut retenir de «Ashkal»
Ashkal ou la réalité d’une partie de Tunis, est un film fiction qui offre une nouvelle lecture politico-sociale d’une Tunisie à peine sortie de la dictature et qui n’arrive pas à se remettre de ses maux. L’histoire se déroule dans les jardins de Carthage à Tunis, un quartier dont la construction a été brutalement stoppée après la chute du président Ben Ali en 2010, où deux policiers mènent une enquête sur de mystérieux immolations.
Le FESPACO 2023 en chiffres
Dans son discours de clôture, le DG du FESPACO, Alex Moussa Sawadogo est revenu sur quelques chiffres de cette 28 édition, qui selon lui, sont le synonyme de la réussite de cette édition. Pour lui, le FESPACO 2023 ce sont : Plus de 10 000 accrédités dont 2413 aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel et 1328 journalistes ; 95 directeurs de festivals de films ; une cinquantaine de pays accueillis dans la capitale du cinéma africain ; 1200 films visionnés pour 170 sélectionnés et répartis en 12 sections. 365 séances de projection en 8 jours dans 9 salles et 36 séances de projection hors des murs, à Ouagadougou, Kaya… ; plus de 218 millions distribués au titre du palmarès officiel et des prix spéciaux.
Apolline Traoré : «peuple du Burkina Faso merci !»
Seule burkinabè en lice pour l’Etalon d’or de Yennenga, la réalisatrice burkinabè, Apolline Traoré a hérité de l’Etalon d’argent selon le verdict du jury. Loin de se décourgaer, elle a indiqué que ce n’est que partie remise. «Je ne suis pas découragée. J’ai fait quelque chose pour le peuple. Le peuple m’attendait, le peuple m’a poussée, le peuple m’a amenée au plus haut. Je suis peut-être découragée pour lui, parce qu’on n’a pas eu ce qu’on voulait. J’aurai pu avoir l’Etalon et puis personne n’était derrière moi, ça ne fait pas chaud au cœur. (…). Je ne me décourage pas. On n’a pas l’or mais on a quand même l’argent. L’argent n’est pas mauvais aussi. Ça fait ma quatrième participation au FESPACO et aujourd’hui, ça prouve que je monte dans ma carrière, je persévère dans ce que je fais et je vais continuer à me battre. Je reviendrai avec un autre film et on continuera à se battre jusqu’à ce qu’on gagne l’or», a promis Apolline, qui en plus de l’Etalon d’argent (dont la valeur est de 10 millions de F CFA), a remporté quatre (4) prix spéciaux d’une valeur de 32 millions de F CFA.
Rassemblés par BS
COMMENTAIRES