Le poussif processus de Luanda, sur la pacification de l’Est de la RD Congo est-il enfin sur de bons rails ? Peut-être si l’on se réfère aux termes des discussions qui auront lieu courant cette semaine. Le «la » de ce conclave tripartite qui se déroule à Luanda, regroupe les chefs de la diplomatie de la RD Congo, du Rwanda et de l’Angola.
C’est sur le 2e draft des experts pondu fin octobre que cogiteront ces ministres des Affaires étrangères. En effet, Thérèse Wagner (RDC), Olivier Nduhurgirehe (Rwanda) et Tète Antonio ont entre leurs mains, un document plus ou moins consensuel qui leur permet de tracer les sillons pour que la RD Congo et le Rwanda fassent la paix dans ce Nord-Kivu en proie à des rebellions multiples dont la moindre n’est pas le M23.
Ce énième aparté sur le processus de Luanda au sujet de l’Est de ce pays-continent qu’est la RD Congo, cette réunion charrie un préjugé favorable par rapport par exemple à la dernière sur la mouture du texte de septembre 2024, lequel avait été rejeté par la RD Congo.
Ce coup-ci, dans ce cycle de discussions semble la bonne, car il y a un minimum sur lequel les 2 protagonistes s’entendent et ce, avalisé par le médiateur attitré de l’UA, à savoir l’Angola :
– Premièrement, il s’agit de la «neutralisation des FDLR», expression pour désigner le retrait de la région de ce mouvement armé taxé par Kigali d’excroissance de l’armée congolaise.
– Deuxièment, le retrait de l’armée rwandaise de ce Nord-Kivu, et subséquemment du M23. Une présence de militaires que conteste toujours le pays des Mille collines.
On le constate, le médiateur marche sur des œufs, car la réalité du terrain, notamment tout ce qui est relatif aux FDLR et au M23, fait toujours débat. Et on sait qu’au sujet de ces 2 groupes armés et même de la présence de soldats rwandais, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont très sourcilleux. On l’a vu par exemple au sommet de l’OIF où pour n’avoir pas mentionné cette crise des Grands Lacs dans son discours d’ouverture, Emmanuel Macron a vu Félix Tshisekedi bouder, la cérémonie de clôture !
Si donc ces 2 points sont examinés à la loupe, c’est déjà ça de gagné. Par contre, un 3e fait contre l’unanimité : il s’agit du Mécanisme de vérification ad hoc renforcé (MVA-R) lancé ce 5 novembre 2024 à Goma, région frontalière RD Congo-Rwanda. C’est une action qui a pour objectif de suivre le cessez-le-feu conclu entre les 2 pays, et de vérification des accusations d’agression de part et d’autres. Concrètement, officiers congolais et rwandais seront commis à cette tâche.
La MONUSCO vient de signer même un protocole dans ce sens avec l’Angola. Faut-il applaudir cette avancée subreptice ? Oui, même si sur le terrain, des sources concordantes font état de violation flagrante du cessez-le-feu par le M23, et de ratonnades aussi du côté des FDLR. C’est dire en somme que le processus de Luanda a encore beaucoup de labeur, car il y a loin ce qui se décide entre 4 murs de la capitale angolaise et les actions à l’Est de la RD Congo .
La REDACTION
COMMENTAIRES