2e tour présidentielle en Tunisie : 77% pour l’imperdable «Robocop»

2e tour présidentielle en Tunisie : 77% pour l’imperdable «Robocop»

Le 15 septembre dernier au 1er tour de la présidentielle, le mini tsunami électoral qui a déferlé sur la Tunisie est significatif d’un ras-le-bol des citoyens contre la chute barométrique du pouvoir d’achat, le délitement  des secteurs comme la santé, l’éducation, et surtout, un horizon bouché pour des jeunes diplômés.

D’où ce  choix de 2  candidats hors et anti-système pour ce second round. Exit les habituels compétiteurs pour le palais de Carthage et de la Kasbah et tous les politiciens professionnels, et voici venus les jours d’un ‘’néophyte’’ d’un outsider, en tout cas pas d’un traditionnel gladiateur de l’arène politique tunisienne.

Kaïs Saïed, s’il n’est pas un OVNI politique, n’est pas loin d’un «bleu», car si en matière constitutionnelle, il est un crak, il s’est bâti une carapace politique en pourfendant le ‘’système’’ et même certains s’étonnent que sa diction saccadée lors de ses prestations médiatiques, d’où son surnom de Robocop, et sa campagne du porte-à-porte «populiste», aient pu le hisser au premier rang du 1er tour.

Etudiants, jeunes chômeurs, déçus de la révolution de Jasmin dont la moyenne d’âge oscille entre 26 et 30 ans ont donc fait chorus derrière Robocop.

Arabisant et s’exprimant en arabe pas toujours accessible à tous, Kaïs Saïed, a conçu son projet de société qui est axé sur une grande décentralisation du pouvoir avec des ‘’comités locaux’’. A l’évidence, cela a plu à ses compatriotes qui lui ont octroyé 18,4% au 1e tour et 77% au second, sous inventaire de l’ISIE, l’administration électorale. L’autre ‘’populiste’’ Nabil Karoui qui a recouvré la liberté, après avoir réalisé une prouesse, en se qualifiant pour le second tour étant en prison a joué son va-tout. Hélas, il n’a pas pu transformer l’essai. L’action humanitaire, avec son ONG Khalil, sa télévision Nessma, et son tropisme pour les déshérités ont hissé «NK» à ce deuxième tour. Il a voulu dans son programme, opérer à cœur ouvert la Tunisie en matière économique.

N’empêche, avec les données nettes claires et massives hier, en attendant les résultats officiels de l’ISIE le mercredi prochain donnaient l’iconoclaste Kaïs Saïed vainqueur à ce 2nd round de la course à la magistrature suprême, avec 77% à hauteur d’homme.

Le miracle réalisé par Nabil Karoui en prison a été apparemment stoppé à sa sortie de prison et à vrai dire, cette présidentielle paraissait imperdable pour «Robocop», car si Karoui a surpris, c’est bien l’inconnu Kaïs qui aura été le thermostat de cet hivernage électoral.

Son projet de société a donc fait mouche et les jeunes des amphis, les chômeurs trentenaires, et tous les «oubliés du développement» ont voté massivement pour cet homme à l’éternel crâne dégarni et à la démarche ascétique et monocale.

L’insurrection électorale des Tunisiens aura donc porté, un non-professionnel au palais de Carthage, et c’est donc un avatâr de la révolution de Jasmin qui se poursuit, sans qu’on ne sache ce que ce néophyte, qui ne s’attendait pas à obtenir ce pouvoir suprême fera de celui-ci. Car une chose est de le conquérir, une autre est de le gérer, surtout dans une Tunisie, où l’état de grâce sera très étriqué, 8 ans d’attente, c’est déprimant !

Sam Chris

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