Et de 4 ! Pour la 4e fois, les avocats de Nabil Karoui ont essuyé un refus de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis pour l’élargissement de leur client. Ce 4e ‘’Niet’’ prend un contour particulier, car ce jour 3 octobre 2019, débute la campagne électorale pour le 2e tour de la présidentielle du 13 octobre.
La présente pêche aux voix, 2e en l’espèce en Tunisie depuis la révolution de Jasmin en 2011 est assez spécieuse :
– Nabil Karoui, un des challengers, est embastillé depuis le 23 août et ne peut battre campagne. Il ne peut compter que sur sa femme, qui fait carrément office de directrice de campagne, et de certains de ses compagnons qui croient au patron de Qalb Tounes.
– Kaïs Saïed : l’autre candidat qui lui, patrouille les villes algérois et peut même compter sur le désistement du Cornac d’Ennhada Abdelfattah Mourou.
Etrange campagne électorale que celle-là donc, qui ne peut que déboucher sur une élection tout aussi bizarre !
Car la justice aurait voulu donner un coup de pouce à Kaïs par cet autisme que rien ne justifie selon Kamal Bin Massoud l’avocat de Karoui, cette justice aurait voulu pousser Kaïs vers le palais de Carthage qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.
BCE mort, mais qui avait sauvé certains acquis de la révolution de 2011, Ennanceur son remplaçant ne souhaite qu’une chose : que la transition démocratique aboutisse. Mais comment le sera-t-elle si Kaïs Saïed va en solitaire à l’élection, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Il y a un seul candidat sur le terrain, or toute élection est consubstantielle au terrain !
Non seulement, il y a la présidentielle, mais il y a également les législatives du dimanche 6 octobre.
Le porte-drapeau de Qalb Tounes (Au cœur de la Tunisie) emprisonné, il est plus que probable sa marge de manœuvre pour faire élire des députés sous la bannière de son parti demeure mince. Et si par extraordinaire, il étalait Kaïs et le battait, il lui faudra se tailler la part du lion au parlement pour essayer de gouverner sans heurts, c’est trop pour même le Tycoon des médias et c’est là qu’on se rend compte qu’il y a dans le marigot politique tunisien, des gens qui ont intérêt à ce que Karoui reste en prison, et qu’il morde la poussière. Sa présence au second tour a dû même donner l’urticaire à ces derniers.
Alors, une hypothèse qui est loin d’être celle d’école : Karoui est élu, va-t-on invalider le scrutin et le reprendre ? que fera cette justice si ‘’précautionneuse’’ si l’embastillé recueillait tout de même la majorité des suffrages ? Campagne électorale spécieuse, élection bancale, quel résultat ? Quelle réaction des Tunisiens ?
Sam Chris
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