Une semaine après le 1er tour de la présidentielle, la Commission électorale a rendu public les tendances, et sans surprise, ce sont les deux premiers challengers qui sont qualifiés pour la suite de la compétition.
Et si surprise il y a , c’est le champion de l’opposition Julius Blo du Sierra Leone People Party (SLPP) qui arrive en tête avec 43% suivi du porte-étendard du parti présidentiel l’ALL People Congress (APC) avec 42%, 15 000 voix séparant les 2 qui s’affronteront lors de ce 2nd round présidentiel, la 4e compétition depuis 16 ans, c’est-à-dire la fin de l’atroce guerre, qui aura fait 12 000 victimes, et des «manches courtes» et «manches longues». Ces amputés des pieds et des mains par les tueurs de Foday Sankoh. Le dissident du SLPP, Kandeh Yimkella aura peut-être à jouer les arbitres, sinon au faiseur de roi, avec ses 7%, lui qui a claqué la porte de l’opposition, parce que la direction du parti ayant investi Maada Blo à sa place. Ces deux duellistes ne manquent d’atouts chacun en ce qui le concerne.
A commencer par l’opposant, le général Julius Maada Blo, qui eut mille et une vie puisqu’il fut un putschiste notoire avec d’abord le capitaine Valentine Strasser en 1992, qu’il évincera par la suite en janvier 1996. Il cédera le pouvoir pour aller traiter ses affaires chez l’oncle Sam, avant de revenir descendre dans l’arène à la présidentielle de 2012, pour se battre contre un certain Ernest Baï Koroma. Il s’en sort avec un score honorable de 37,4%. 6 ans plus tard, rebelote pour ce militaire piqué par le virus de la politique, et cette fois avec le dauphin de Baï Koroma, son ministre des affaires étrangères, Samura Kamara. Ce dernier, qui bénéficie de l’appareil du parti présidentiel, d’un peu par ricochet de la prime au sortant, conserve toutes ses chances de devenir président du pays.
Le 27 mars prochain, date du 2nd tour, c’est un scrutin ouvert qui se déroulera, car les deux duellistes ont tous leurs chances de décrocher le mandat suprême, aucun des deux ne s’étant octroyé les 55% requis pour être élu dès le premier tour. Si Julius Maada Blo gagne, ce sera, une petite révolution copernicienne, car l’opposition serait parvenue à renverser par les urnes, un régime vieux de plus de 10 ans. Mais rien n’est joué, car le 3e larron Kandeh Yimkella, qui n’a pas encore dit pour qui il votera, pourrait être en réalité, l’arbitre de ce match au sommet. Encore des les voix des militants n’appartiennent pas au canditat Alors qui du militaire converti en politique ou du diplomate, sera élu le 27 mars ? Encore deux semaines de patience.
Sam Chris
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