4jours après les élections en Sierra Leone, la Commission électorale a rendu public les tendances, et sans surprise, ce sont les deux premiers challengers qui sont qualifiés pour la suite de la compétition : Samura Kamara de l’ALL people’s congress (APC) avec 43,3% suivi de Julius Maada Blo du The Sierra Leone people’s party (SLPP).
Kandeh Yimkella, le dissident du SLPP avec ses 6,7% pourrait jouer au faiseur de roi, quand bien même on sait que Samura, a coiffé Maada Blo dans un mouchoir de poche avec une différence de 3 880 voix. l’ex-vice-président, Samuel San Sumona, se retrouve avec un score squelettique de 3,4%. On s’achemine donc vers un 2nd et ultime round pour départager les deux duellistes, car aucun n’a pu franchir la barre des 55% des voix requis pour être élu au 1er tour.
Il faut saluer ce scrutin suprême, dans ce pays post-crise, et en proie aux aléas de la nature, telles les inondations et la fièvre Ebola. En effet c’est un record pour ce pays qui a connu 11 ans de guerre civile, avec 12 000 morts pour ne pas être souligné : depuis la fin de cette guerre en 2002, il y a 16 ans donc, la Sierra Leone a connu 4 élections toutes, plus ou moins sans heurts, avec des alternances acceptables.
Depuis le 7 mars 2018, 16 candidats se sont lancés à la poursuite du fauteuil suprême, avec un trio de favori : Samura Kamara, champion de l’APC, le parti au pouvoir. Julius Maada Blo, investi par le SLPP, le parti de l’opposition. Et Kandeh Yimkella, le dissident du SLPP.
– Le premier diplomate de carrière et ministre des affaires étrangères a des chances de s’emparer de la timballe, car il est le candidat du président sortant, Ernest Bai Koroma même si, cette désignation s’avère être un boulet à bien des égards, le bilan du sortant étant mitigé.
– Le second, l’opposant est à son second essai après celui de 2012, encore qu’il fut l’éphémère patron de la junte qui dirigea le pays en 1996, avant de céder aux civils.
– Enfin, Kandeh Yimkella, le 3e larron, un dissident de l’opposition. Cependant, quelque soit le gagnant, il hérite d’un pays à la limite du coma économique, malgré son sous-sol riche en fer, diamants et bauxite, des richesses qui n’ont pas été utilisées pour les infrastructures routières et l’énergie, si fait que Freetown est surnommé à juste titre : «The Dark city».
Autres enjeux du futur président, la santé, la corruption endémique, gérer l’après Ebola, et corruption érigée en système de gouvernement ne seront pas aisés dans cette Sierra Leone, classée 179e sur 188 par le PNUD, et 130e sur 180 dans l’indice de corruption par Transparency International.
Ce 4e scrutin présidentiel pourrait fermer définitivement les dangereuses parenthèses pour cette Sierra Leone en éloignant les fantômes de Fodé Sankoh, en calmant les cœurs des «manches courtes et manches longues», et des solutions à la paupérisation. Une 4e présidentielle qui porte en elle donc, les graines de tous les espoirs. A condition que le 2nd tour se passe dans la paix et que les démons des contestations post-électorales ne se réveillent point.
La Rédaction
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