2nde saison dialogue inter-togolais : Condé et Akufo-Addo ont vraiment du boulot !

2nde saison dialogue inter-togolais : Condé et Akufo-Addo ont vraiment du boulot !

 

Trois jours seulement après que les émissaires spéciaux des deux médiateurs attitrés de la CEDEAO, aient de nouveau tendu l’oreille aux protagonistes de la crise togolaise, voilà que l’opposition a retenté d’occuper les rues de Lomé, hier 6 juin 2018. En vain, puisque les securocrates du pouvoir les en ont empêchés, sous le couvert qu’il y a un accord entre cette opposition et la médiation qui suspend les manifestations. Archifaux, martèle l’opposition qui crie à la diversion du coté du pouvoir ! Le samedi dernier, Alpha Condé et Nana Akufo-Addo ont envoyé en effet des missi dominici qui ont recueilli les positions des deux camps, lesquelles positions serviront de matrice pour arbitrer dans cette palabre Togolo-togolaise. Un référentiel que les présidents guinéen et ghanéen, useront pour aboutir à un consensus entre les frères ennemis togolais.

Mais voilà, plus le temps passe, plus on a la vague impression que cette crise de ce petit pays du Golfe de Guinée paraît insoluble, tant par l’écart abyssal des postures que par la durée des défiances, qui datent depuis des décennies. Le manque de confiance est la chose la mieux partagée entre les 14 partis de l’opposition et le pouvoir, chacun pensant que l’autre négocie la dague derrière le dos. En fait, depuis la première saison de ce dialogue débuté en février dernier, et passé les premières mesures dites d’accalmie consistant à élargir les présumés pyromanes des marchés et autres acteurs de violences lors des manif. du 19 août 2017, passé donc ces mesures d’apaisement, le dialogue togolais s’est déglingué, et était sur cale, jusqu’à  ce samedi 3  juin dernier.

Dans cette liste de sujets qui fâchent, il en est un particulièrement qui divise absolument : l’article 59 de la Constitution du 14 octobre 1992, relatif au nombre de mandat présidentiel. Si on revient à cette loi fondamentale, Faure Gnassingbé se refait une virginité politique, et peut rempiler jusqu’en 2030, soit deux baux, toute loi étant d’essence impersonnelle et disposant pour l’avenir. C’est l’interprétation qu’en font les affidés du chef de l’Etat, perspective que récuse l’opposition qui brandit la dévolution filiale du pouvoir de Gnassingbé père 38 ans, au fils 15 ans, ce qui fait 53 ans de règne !

Pour certains anti-Faure, ce dernier doit finir son mandat en 2020 et faire son paquetage, alors que pour les plus radicaux, il doit même quitter le pouvoir avant cette date. Au Togo, Alpha Condé et Nana Akufo-Addo sont en face de considérations casuistiques, juridiques et politiques. Il leur faudra trancher avec un couperet, mais avec le tact pour l’intérêt supérieur du Togo. A ce sujet, il n’y a pas de honte à tirer quelques leçons de la méthode Compaoré du nom de l’ex-n°1 burkinabè qui avait arbitré un long et harassant dialogue intertogolais, entre 2005 et 2006. Une table ronde qui avait accouché d’un Accord politique global (APG), certes imparfait, mais qui avait eu le mérite de rasséréner le pays et permis de tenir des législatives apaisées. Les deux chefs d’Etat, mandatés par la CEDEAO ont du pain sur la planche et il leur faudra faire vite. 2020, c’est déjà demain, or, il faudra une solution avant cette échéance exceptionnelle, et forcément très risquée.

Sam Chris

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