30-31 octobre 2024, il y a 10 ans, insurrection et chute de Blaise : Pourquoi transition sur transition au Burkina ?

30-31 octobre 2024, il y a 10 ans, insurrection et chute de Blaise : Pourquoi transition sur transition au Burkina ?

 

En attendant que l’histoire de cette insurrection soit écrite dans son entièreté avec ses non-dits, ses faces cachées, avec le dévoilement des acteurs majeurs, on retiendra qu’il y a juste une décennie, Blaise Compaoré était emporté par une insurrection qui a couvé pendant des mois, avec en apparence un face -à- face CDP # UPC  # MPP et Cie, puis par un dégagisme exigé par la rue.

Il faut dire que si l’article 37 a été l’élément crisogène et même déclencheur de ce soulèvement populaire, on se demande, 10 ans après et rétrospectivement, pourquoi Blaise doté d’intelligence politique, qui avait toutes les cartes en main, même jusqu’au 28 octobre 2014, jour d’une marche-monstre, pourquoi n’a t-il pas conjurer ce mauvais sort ? En acceptant tout simplement de retirer l’article 37 et proposer quelqu’un pour être candidat en 2015 !

L’opposition même la plus radicale était d’accord qu’il présente un candidat sauf lui, il suffisait à Blaise de choisir un dans son écurie, et le CDP restait au pouvoir, n’en déplaise à l’époque à tous les zélotes qui disaient que c’est lui où rien ! Bref beaucoup de choses sont toujours cachées.

Mais on peut indexer aussi l’usure du pouvoir, l’essoufflement d’un système fissuré de l’intérieur avec des artisans de longue date qui l’ont quitté.

Qu’avons-nous fait de cette insurrection et de la transition pour que 8 ans après, arrive une autre transition ? D’aucuns diront que le logiciel installé par Compaoré n’a pas changé après lui, ce sont des camarades politiques qui se sont bagarrés et les vainqueurs ont pris le pouvoir, rien de plus. Toutes les pratiques politiques sont restées en l’état. D’autres diront que la démocratie à l’occidental a du mal à s’acclimater aux us et coutume du pays ! Nous avons une démocratie, sans démocrates ! Juste des situationnistes !

L’opposant en démocratie se fie aux urnes pour accéder au pouvoir, ici il s’appuie  sur l’armée pour arbitrer l’alternance avec l’aide d’une prétendue communauté internationale forcement partisane ! D’où souvent les ruptures profondes et les changements de paradigme opérés par le peuple via les insurrections. En 1966, c’est une insurrection qui a renversé le 1er président Maurice Yaméogo. Le peuple endosse donc l’habit de l’arbitre majeur et s’impose. L’insurrection semble avoir pris une nouvelle forme en 2022. Quel que soit l’angle, des insurgés ont arraché le pouvoir des mains du CDP après via un coup d’Etat de celles du MPP et rejettent la démocratie par mimétisme.

Reste à vaincre le terrorisme et l’avènement d’une souveraineté nationale par une union sacrée, contre toutes les agressions et les servitudes, la refondation de l’Etat qui est une œuvre longue.

En un mot une projection vers un futur construit grâce aux sacrifices endogènes et décomplexés du peuple burkinabè.

Pour ce faire, il faut la participation de tous les Burkinabè. Et la volonté de quitter l’éternel recommencement ! En se mettant autour de l’hymne national et la devise rétablie : la patrie ou la mort. Ce ne sera pas une sinécure !

La rédaction

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