Lorsque le 30 septembre 2022, Ouagadougou était trouée de coups de feu, prémisse au deuxième coup d’Etat de l’année, les Burkinabè étaient frappés d’incrédulité empreinte de lassitude voire, d’impassibilité. La toile s’est enflammée, car c’était un putsch qui se déroulait en live, et on pouvait suivre le déroulement du coup d’Etat sur les réseaux sociaux et par Dame-Rumeur et son cousin cravaté- de-la-Rue !
Rapidement, on apprendra que le cerveau du coup qui allait renverser le lieutenant-colonel Sandaogo Henri Damiba, était soit un Gourounsi soit un homme de l’Ouest. Ce fut un coup d’Etat au long cours, car si le pronunciamiento eut lieu le 30 septembre, il faudra attendre le 2 octobre pour que le capitaine Ibrahim Traoré prenne vraiment sa chose, avec un groupe de capitaines. C’est eux qui avaient installé Damiba, c’est encore eux qui le destituent pour déviation et incapacité à circonscrire le terrorisme. Fin de l’ère du MPSR 1, vive le MPSR II ! Et voici venus les jours d’IB. Deux ans après, que dire de la gouvernance de ce capitaine, venu pour refonder le Burkina ? Toujours sanglé dans sa tenue militaire, colt à la hanche et ganté, le jeune capitaine qui se plait à imiter Thomas Sankara a rapidement campé le décor qui peut se résumer à une foultitude de décisions difficiles à répertorier. Contentons-nous d’en retenir, un florilège :
– Rupture des relations avec la France
– Discours engagé, un tantinet qui dérange l’establishment
– Chamboulement de nombreuses décisions prises sous les anciens pouvoir
– Diplomatie « musclée », particulièrement envers l’occident
– Loi sur la mobilisation qui permet d’envoyer au front selon les besoins…
– Rapprochement avec deux voisins (Mali, Niger) dirigés par des militaires, pour former une confédération, l’AES ;
– Achat massif d’armes, de munitions avec des partenaires nouveaux, puisque les habituels s’y refusaient.
– Tropisme et rapprochement avec la Russie, devenue le principal partenaire stratégique…
– Recrutement de VDP, (supplétifs de l’armée)
Deux années après, IB a obtenu cinq années de plus lors d’une révision de la Charte, intervenue le 25 mai 2024 afin de lui permettre de continuer à refaire le Pays des hommes intègres. Adossé aux « Wayiyans » et une partie de la jeunesse, qui ne jurent que par lui, IB est aujourd’hui le maitre des horloges au Faso. Même si régulièrement des conjurations sont éventées, la dernière en date a été dénoncée le 24 septembre 2024. Sur la lutte contre le terrorisme, priorité numéro 1 du MPSR 2, officiellement 69% du territoire ont été libérés et les FDS sont, il faut le dire plus équipées et mieux aguerries. Deux années après, la prise du pouvoir par Ibrahim Traoré, le souhait des Burkinabè est une victoire sur ces terroristes, la remontée d’une économie qui tire la langue, et le retour à une paix pérenne .
La rédaction
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