Le Burkina Faso a procédé le vendredi 1 décembre 2017, à la commémoration de la 30e Journée internationale de lutte contre le Sida à Boussé, chef-lieu de la province du Kourwéogo, dans la région du Plateau central. Cette cérémonie de commémoration, placée sous le thème «mettre fin au Sida : accélérer l’atteinte des 90-90-90 en ne laissant personne de côté», a connu la présence effective du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il en ressort que le taux de prévalence qui est de 0,8% est en baisse par rapport aux années passées.
En 2014, l’ONUSIDA se lançait le défi de venir à bout de la pandémie du Sida, d’ici à 2030, à travers la mise en œuvre de la stratégie 90-90-90, d’ici à 2020. Cet objectif des 3 fois 90, revient au fait que 90% de personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes dont l’infection a été diagnostiquée reçoivent un traitement et 90% des personnes sous traitement parviennent à une charge virale indétectable. Ainsi pour cette 30e commémoration de la journée de la lutte contre le Sida au Burkina Faso, c’est le chef-lieu de la province du Kourwéogo, Boussé, qui a été choisi pour abriter la cérémonie. Selon la gouverneure de la région du Plateau central, Fatoumata Ouattara, leur engagement a permis d’engranger des résultats tangibles, même si des efforts restent à faire. «La baisse notable de l’incidence du VIH à la population générale dont la prévalence est passée de 1% en 2013 à 0,7% en 2016. A ce jour, 2110 personnes vivant avec le VIH sont répertoriées dans la file active, dont 46% d’hommes, 52% de femmes et 2% enfants. Sur ce nombre total, 1337 bénéficient du traitement antirétroviral, au nombre desquels 695 femmes et 78 enfants», tel est le bilan de l’impact du Sida dans la région, fait par Fatoumata Ouattara. Les efforts consentis par les acteurs de la lutte contre le Sida, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, ont permis d’engranger des résultats satisfaisants et donnent de l’espoir quant à la possible élimination de la pandémie, d’ici à fin 2030. Au plan national, selon le ministre de la santé, Nicolas Méda, au titre des acquis, on peut citer la baisse significative du taux de séroprévalence du VIH qui est passé de 7,1% en 1997 à 0,8% de nos jours et le nombre de personnes vivant avec le VIH et bénéficiant de traitement antirétroviral est passé de 39 248 en 2012 à plus de 58 000 à ce jour. L’élargissement et la gratuité des prestations de prévention de la mère à l’enfant du VIH dans toutes les formations sanitaires, la prise en compte du genre dans les grands projets et programmes de lutte, le renforcement de l’engagement des acteurs de la lutte en direction des groupes spécifiques et vulnérables, l’amélioration du dispositif d’approvisionnement du traitement sont entre autres, des acquis engrangés. «En dépit de ces résultats encourageants, des défis importants se posent dont les plus importants paraissent être l’adhésion des partenaires des femmes enceintes au dépistage car seulement 2% des partenaires de ces femmes adhèrent au dépistage, le développement d’approches communicatives plus adaptées à l’évolution actuelle de l’épidémie, la couverture des besoins des populations-clés et des groupes spécifiques comme les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, les travailleurs du sexe, les orpailleurs etc., la prise en charge médicale de nouvelles infections», explique le ministre de la santé. Pour Roch Kaboré, président du Faso, le Burkina Faso avance à grands pas dans la lutte contre cette pandémie et il a le privilège d’être cité plusieurs fois en exemple dans le cadre de cette lutte. «Même dans le cadre du financement du programme de lutte contre le VIH, l’Etat participe de façon conséquente, au plan budgétaire. Mais elle sera une lutte gagnée d’avance s’il y a de la sensibilisation à titre de prévention, si chacun accepte que le dépistage est une nécessité pour la santé et qu’à partir de cela, plusieurs personnes infectées soient mises sous traitement antiretro viral», souligne-t-il. Et de préciser que le projet de vouloir d’ici à 2030, à avoir zéro VIH dans le pays doit être un engagement de toutes les parties dont l’Etat, les politiques, toutes les associations qui œuvrent dans ce sens, les journalistes, et chacun doit s’y mettre pour avoir véritablement des succès qui soient à la hauteur des attentes des populations, car c’est une pandémie pas facile à vaincre. En somme, pour la 31e édition, le témoin a été remis au gouverneur de la région du Sahel, car la commémoration se déroulera à Gorom-Gorom.
Larissa KABORE
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