C’est un trident judiciaire qui s’est mis en branle contre le journaliste Wassim Nasr. Dans la soirée du mercredi 25 septembre 2024, trois communiqués presque conjoints (même si le terme n’a été mentionné nulle part) lus sur les trois télévisions publiques des trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) l’ont accusé de faire l’apologie du terrorisme.
Dans leur communiqué, (lire page 3) les trois procureurs des pôles judiciaires spécialisés dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont qualifié de «tendancieux les commentaires du journaliste au lendemain de chaque attaque terroriste commise contre les Etats de la Confédération des Etats du Sahel». Citant comme exemple, l’attaque qui a visé Djibo le 29 novembre 2023 et celles qui ont été perpétrées à Bamako le 17 septembre dernier, et s’appuyant sur les différentes interventions de notre confrère, les parquets de l’AES se disent convaincus que ce dernier «est en contact avec les assaillants qui lui communiquaient en temps réel les objectifs de leurs attaques, leurs positions, les différentes cibles visées ou atteintes et le bilan humain et matériel y consécutif».
«L’analyse combinée des différentes interventions de Wassim NASR sur les différents médias où il intervient laisse apparaître des prises de position et des commentaires s’assimilant à des actes de publicité et de soutien flagrants aux terroristes et aux actions des terroristes sévissant au Sahel. Ces actes sont constitutifs d’infractions à la loi pénale», a indiqué le Procureur du Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme du Burkina Faso.
Ainsi donc, la Justice des trois (3) pays de la confédération AES ont décidé de mettre notre confrère de France 24 dans l’œil de cyclone de la justice pour «apologie du terrorisme». Autrement dit qu’il exhortait ou encourageait les croquants terroristes à agir dans l’espace AES. En effet, dans des communiqués aux teneurs similaires, les procureurs de cette Troïka accusent le journaliste d’avoir franchi une ligne qui jure avec son métier.
Réagissant à cette enquête ouverte contre sa personne, Wassim Nasr estime qu’il s’agit d’une tentative d’intimidation. «Ils essaient d’intimider tous ceux qui contredisent encore leur discours sur la sécurité et le contrôle», a déclaré M. Nasr, qui est basé en France, à l’AFP. Selon lui, l’enquête menée par les trois pays d’Afrique de l’Ouest est une attaque en règle contre le journalisme. «Nous devrions tous avoir une pensée pour tous les journalistes et les militants de la société civile qui survivent sous la domination de ces juntes, ce sont eux qui ont besoin de soutien», a-t-il ajouté. Affaire à suivre !
La rédaction
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