33e sommet de l’UA : Ramaphosa et le rendez-vous crucial de mai

33e sommet de l’UA : Ramaphosa et le rendez-vous crucial de mai

Œuvrer à ce que les armes se taisent, parvenir à une indépendance économique via la ZLEC tels sont quelques-uns des fruits théoriques auxquels ont abouti les princes des 54 pays du continent en Ethiopie, à ce 33e sommet de l’UA.

Faut-il applaudir ou rester circonspect ? Déjà, il faut se féliciter que la fille de l’OUA prenne de plus en plus son rôle au sérieux, elle qui, il n’y a pas longtemps, se contentait au mieux de vitupérer et de condamner les conflits, au pire de jouer au sapeur-pompier retardataire.

Mais, il faut attendre mai prochain, la réunion sud-africaine pour être fixé car les imbroglios libyen et sahélien sont si denses, si brûlants, qu’on se demande quelle thérapie de choc, les premiers concernés (Africains) vont appliquer.

Le cri du cœur de Moussa Faki Mahamat a été entendu, les n°1 continentaux ont décidé, il reste l’inventaire du terrain pour voir. Les milliers de victimes et déplacés sahéliens, et Libyens attendent.

Certes, d’un forum international à l’autre, de Dakar à Addis-Abeba en passant par Doha, l’épineuse question des conflits armés, des bisbilles, des guerres fratricides et des crises postélectorales s’était toujours invitée à la table de nos princes gouvernants. Mais, de plus en plus, des critiques, très ouvertes, courageuses et amplement justifiées, sont clairement adressées au Conseil de sécurité de l’ONU basé à New York (USA). Sans détours, on y évoque et condamne sans appel «l’impérialisme de la communauté internationale« ainsi que le «néo-colonialisme des grandes puissances«. Pour sûr, l’ambition affichée de l’organisation panafricaine est de peser de plus en plus et de tout son poids dans la résolution des conflits ouverts ou larvés survenus sur le continent. Ce 10 février, c’est à cette conclusion à laquelle sont parvenus les chefs d’Etat car la Libye et le Sahel sont devenus tellement incandescents, que les sous-traiter avec l’Europe ou une autre puissance devient aventuriste.

Succédant à l’Egyptien, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa donne rendez-vous à ses pairs à Pretoria en mai pour prendre à bras le corps cette question sécuritaire.

C’est dire que dorénavant, des efforts conséquents et une synergie appropriée gagneront à être déployés en vue de battre en brèche l’extrême porosité de nos frontières communes. En sus, il nous faudra mettre effectivement en œuvre les différentes recommandations issues des rencontres au sommet, la plupart des mesures préconisées par nos experts étant dignes d’intérêt. L’aboutissement du slogan «Des solutions africaines aux problèmes africains«, martelé plus d’une fois par nos chefs d’Etat pourrait être à ce prix. Mettre en exergue l’engagement pris par l’UA en 2013 de «mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020» est certes louable, mais nous devrons nous emploer à résoudre par nous-mêmes les problèmes que nous rencontrons. Evidemment, œuvrer à une véritable indépendance économique et monétaire avec l’accent mis sur la ZLEC, pourrait contribuer, avec plus d’éloquence, à faire taire les armes dans les zones en conflit.

A Addis-Abeba, le rêve caressé par nos chefs d’Etat de réformer le cénacle onusien pour mieux y représenter le continent est également très noble et louable, mais comment se fait-il que des divisions demeurent ? Pourtant, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, reste convaincu qu’«Il faut garantir à l’Afrique une présence plus juste au Conseil de sécurité !

« Mieux, a-t-il dit en substance «En Libye, alors que l’Union africaine tentait de convaincre Kadhafi de quitter le pouvoir, le Conseil de sécurité a choisi l’option des bombardements (…). Je comprends parfaitement pourquoi, depuis 2011, les pays africains se sentent maintenus à l’écart !« Il reste que pour obtenir le silence des armes, les Africains devront redoubler de solidarité dans l’action, notamment en matière de résolution de tout conflit qui viendrait à naître entre pays frères.

Pour éteindre n’importe quel brasier allumé, l’Afrique dispose de nos jours d’importantes ressources humaines bien formées, expérimentées et en grand nombre. Ceci étant, le rôle que peut et doit jouer l’UA doit être plus prépondérant et s’inscrire en droite ligne dans la rapide obtention du silence des armes ; ce qu’il est convenu d’appeler «Faire taire les armes !».

La REDACTION

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