35 civils dont 31 femmes tués à Arbinda : Représailles, deuil, résilience et interrogations au Burkina

35 civils dont 31 femmes tués à Arbinda : Représailles, deuil, résilience et interrogations au Burkina

Ce qui s’est passé à Arbinda ce 24 décembre est le prototype des guerres obliques, indirectes « molles ». Alors que les Forces de défense et de sécurité (FDS) avaient étalé 80 terroristes, parmi une fournée de plus de 200 assaillants qui déferlaient sur la ville, ils s’en sont pris à de pauvres femmes, qui étant allées pour puiser de l’eau, qui s’adonnant à des tâches ménagères. C’est ce qu’on appelle les glissements dans ces guerres qui n’ont jamais autant porté leur nom : asymétriques.

D’où la question basique : pourquoi des femmes, qui généralement sont épargnées ? Est-ce des représailles à la hardie et efficace riposte des soldats, qui ont neutralisé les 80 terroristes et récupéré une centaine de motos et des armes ? Le GSIM d’Iyad Ag Ghali pointé comme l’auteur de ces tueries à cette bérézina a-t-il choisi des cibles faciles ? En effet, pour ce qui est de ce coup-ci, la puissance du feu a répondu à l’enfer que ces envoyés du diable voulaient faire vivre aux hommes du général Moïse Miningou. Bravoure, courage, patriotisme, abnégation, rage de vaincre ont soutenu les bras de ces hommes qui ont fait vœu de donner leur vie pour leur patrie. Et résultats des courses, 80 suppôts du mal ont été réduits à néant. La main des forces armées a été lourde. Pour la bonne cause.

Malheureusement, ce qui est célébré comme un petit Watreloo a été atténué par la perte de 7 soldats et surtout de 35 civiles dont 31 femmes. Une seule vie est une perte incommensurable. Même si certainement on est tout de même loin de l’hécatombe qui avait certainement germé dans le cœur de ces forces du mal et qu’elles voulaient porter à maturation pour endeuiller davantage les Burkinabè. 

C’est la preuve aussi que l’arsenal militaire et sécuritaire burkinabè est en pleine mutation opérationnelle. On observe depuis ces deux derniers mois, une montée en puissance progressive des « Boys » burkinabè. Les offensives à l’initiative des forces armées se multiplient, couronnées de plus en plus de succès. Les agressions contre les casernes se soldent au désavantage des assaillants. Et les récentes dotations opérées en termes d’équipements ne sont pas étrangères à ce regain de pêche et de vigueur. On se souvient que le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré a annoncé l’achat d’hélicoptères pour renforcer l’arsenal aérien, chose indispensable dans toute lutte contre les forces du mal. En outre, ces derniers temps, les opérations solitaires des soldats burkinabè ou en collaboration avec Barkhane, ont porté de rudes et sérieuses estocades aux terroristes.

D’où la relation de cause à effet d’avec le massacre de ces 31 femmes. Dans leur furie aveugle, et face à cette riposte inattendue, les terroristes ont malheureusement retourné leurs armes contre celles qui étaient déjà des mater dolorosa, car souffrant déjà les martyres avec les enfants. Après les femmes retenues en captivité pour être abusées sexuellement, lesquelles ont été libérées il y a quelques semaines, ce nouveau massacre lève totalement le voile, si besoin en était, sur la nature de ces terroristes. Ont-ils tenté en vain d’amener encore ces victimes pour en faire des esclaves sexuelles, d’où cette tuerie ? Ces femmes sont-elles soupçonnées d’avoir collaboré avec les Forces de défense   et de sécurité (FDS) ? Paient-elles pour Arbinda la ‘’Résistante’’ ? Car depuis quelques mois, la capitale du Soum bien qu’apeurée, « résiste » aux terroristes, et refuse de céder. Est-ce une punition pour l’exemple ?

Revêtant son habit de pater famillia, Roch, le président du Faso a décrété un deuil de 48 heures de même qu’il a exprimé sa compassion aux familles meurtries, tout en répétant mutatis mutandis ce qu’il avait dit les fois passées : le Burkina pliera mais ne rompra pas.

La résilience est désormais observable tant chez les militaires que chez les populations qui acceptent mal, cette mort facile et gratuite que ces terroristes distillent

Cela doit aussi attirer l’attention sur les potentielles futures cibles de ces hors-la-loi tant humaine que divine. Ne pouvant plus s’en prendre avec succès aux forces armées, ils vont certainement concentrer leurs attaques sur les populations civiles désarmées. Vivement que celles-ci s’organisent pour désormais faire face à la menace et que le Programme de Volontariat pour la Défense de la Patrie prenne rapidement forme. Car ceux qui ne croient en rien ne vont pas digérer ces défaites. En attendant, Bravo aux vaillantes Forces de défense et de sécurité (FDS) !

Ahmed BAMBARA

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