36e sommet de l’UA à Addis Abeba : Eteindre les brûlots du continent, mode d’emploi

36e sommet de l’UA à Addis Abeba : Eteindre les brûlots du continent, mode d’emploi

«Force d’imposition de la paix … l’Afrique a besoin d’action pour la paix ». Ces bouts de phrase sont extraits du discours du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de l’ouverture du 36e sommet de l’UA. Si l’insecurité alimentaire était à l’ordre du jour de ce conclave des princes qui nous gouvernent, (145 millions d’âmes sont hantées par le spectre de la faim) avec des causes et propositions liées au conflit ukrainien, à la digitalisation comme solution résiliente agricole, à ériger l’Afrique en huile agricole … si donc mettre fin à la faim était au cœur des débats,  l’Africa Hall a surtout résonné des questions relatives aux conflits :

– Notamment en RD Congo où en dépit des multiples mini-sommets et rencontres des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), le M23 campe sur ses positions de ne pas quitter l’Est du pays où ses rebelles sèment mort, deuil et exode massif. Une situation du Nord-Kivu qui impacte d’ailleurs négativement les enrôlements électoraux pour les votes de décembre.

Comment imposer une paix en RD Congo, si la MONUSCO et l’armée congolaise ne parviennent pas à bouter hors, ce M23 soutenu à bout de bras (selon des sources crédibles) par le Rwanda ? On comprend dès lors que le président Félix Tshisekedi ait encore trempé ses propos dans du fiel pour accuser le pays des Mille collines à ce 36e sommet de l’UA..

Autre conflit au cœur du huis clos des chefs d’Etat, les violences armées et le terrorisme au Sahel. Le Mali et le Burkina, et même le Nord du Ghana et du Togo, sont menacés par des katibas. Les 2 premiers cités ont perdu une partie de leur territoire.

Alors, on voudrait bien croire à l’ONU, mais où était-elle lorsque le G5 Sahel a sollicité en vain le chapeau du chapitre 7 du Conseil de sécurité de l’ONU, jusqu’à mourir de sa belle mort ? Que font la MONUSCO et la MINUSMA en RDC et au Mali ? Pas grand-chose au regard de l’ampleur des dégâts !

Qu’est devenu le Sahel aujourd’hui, dont tout le monde semble s’en préoccuper, mais concrètement, rien n’est fait. Excepté Barkhane qui a fini comme on le sait, le Sahel est laissé à lui-même. Et c’est bien que Guterres reconnaisse «une faillite collective au Sahel». Et affirme qu’il a toujours été partisan du chapitre 7. Alors pourquoi le G5 n’en a-t-il pas été doté ?

Evidemment, le retour des pouvoirs kaki préoccupe les chefs d’Etat de l’UA, et les cas du Mali, Burkina et Guinée, constituent un crève-cœur pour eux. 

Et du reste, il a été question de serrer la vis à ces 3 pays dirigés par des militaires, en les frappant du fameux Travel Ban, c’est-à-dire l’interdiction de voyager pour les dirigeants. A ce titre, les délégations diplomatiques de ces 3 «pestiférés» qui étaient présentes en Ethiopie pour plaider la lèvée de leur supension ont fait chou blanc.

Et même que la rédaction d’un texte pour une tolérance zéro contre les changements anticonstitutionnels serait dans les tuyaux. Bravo, mais coups d’Etat militaires et constitutionnels, on l’espère ! Mais s’il faut déplorer que la lutte contre le terrorisme serve de lit aux putschs dans les exemples du Mali et du Burkina, et s’il faut critiquer la diplomatie du muscle dont les putschistes en usent, il faut saluer la diversification des partenariats qui permet de se doter en matériels et armes de guerre.

A ce 36e cénacle, pour ceux qui y sont accoutumés, on pose toujours les problèmes, les diagnostics sont établis. Mais, la suite laisse à désirer. Pourquoi d’ailleurs c’est le Secrétaire général (SG) de l’ONU qui esquisse encore des solutions, même si elles sont africaines ? Qui va encore payer cette «Force de la paix africaine ?».L’europe engluée dans la guerre Russie-Ukraine ? On parle de l’Afrique, mais déjà que certains pays sont impécunieux face aux cotisations de l’UA…

D’où la nécessité pour le nouveau président de l’UA, le Comorien Azali Assoumani d’embrayer au quart de tour, car vu les différents évènements de par le monde, la planète est encore à un tournant de son histoire (cataclysmes, guerre en Europe, climat … conflits armés) et il ne faudrait pas qu’in fine, le continent se retrouve encore le bec dans l’eau.

La REDACTION

 

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