En dépit des 2 précédentes comparutions d’Ousmane Sonko qui furent houleuses, un euphémisme pour ne pas dire qu’elles menacèrent la paix au Sénégal, celle d’aujourd’hui 30 mars 2023 est lourde de danger pour ce pays qui a connu souvent des prurits politico-judiciaires mais jamais le degré de défiance pouvoir-opposition n’avait atteint un tel degré en l’occurrence Macky Sall # Ousmane Sonko.
Déjà, hier 29 mars, comme en guise de tour de chauffe, l’université Cheik Anta Diop était en ébullition, la VDN quasi-bouclée, Yewwi Askan Wi, le conglomérat de l’opposition a donné le ton en voulant tenir une conférence de presse, dispersée par les forces de l’ordre.
Pourquoi Ousmane Sonko, jugé pour diffamation à l’égard du ministre du Tourisme, crée-t-il autant de tohu-bohu et de violences ? Pourquoi une 3e comparution et Dakar a les allures d’une ville assiégée tant rues et avenues sont bondées de forces de l’ordre ?
Pourquoi ce mince fil rouge qui relie ce procès à la présidentielle du 25 février 2024, grossit chaque jour ? Les Sénégalais ont-ils confiance en la justice de leur pays ? Ce sont autant de questions qui ne sont pas superfétatoires car :
1) La semaine dernière, plusieurs intellectuels sénégalais ont invité le chef de l’Etat à user de ses pouvoirs régaliens pour arrêter le désordre qui s’installe insidieusement. Ils ont mis en doute l’impartialité de la justice, pour ne pas dire qu’ils ont carrément indexé des juges à la solde du pouvoir, avec le procès Sonko.
2) Naturellement, ce procès Sonko qui agglomère désormais la perspective politique met dans le cortex de tous les Sénégalais, l’histoire du 3e mandat réel ou fantasmé qu’on prête à Macky Sall. A moins d’une année de cette échéance crisogène, l’opposition au premier rang duquel Ousmane Sonko, cette opposition croit que le président-sortant va solliciter un 3e bail. Benno Bokk Yakaar, la coalition au pouvoir crie au procès d’intention, alors que des voix en son sein lâchent subtilement, que Macky Sall ne peut que briguer un 3e contrat social, car personne ne peut le succéder à l’étape actuelle, sans que le Sénégal ne sombre.
3) Aujourd’hui 30 mars 2023, Ousmane Sonko va-t-il répéter le même scénario que les 2 autres : refuser qu’on lui impose un itinéraire, engager le bras de fer avec les forces de l’ordre, qui ne manqueront pas de le malmener ? Au fait, quel est l’état de santé du président du PASTEF, hospitalisé après sa seconde comparution, pour un mystérieux mal sur lequel on a épilogué ? Est-ce une stratégie pour Sonko comme le croit le pouvoir, pour ne pas être jugé ?
Enfin, quelle sera l’atmosphère aujourd’hui vu que l’opposition a maintenu son meeting interdit ? Serait-ce un cyclone de rue dévastateur ou une tempête sociale tropicale ? Comme quoi, la démocratie et la paix toutes ces valeurs sont si fugaces même dans des pays démocratiques et stables, qu’il faut que les dirigeants et les hommes politiques fassent beaucoup attention.
La REDACTION
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