3e Congrès du MLC en RDC : Vers une investiture à problème de Jean-Pierre Bemba ?

3e Congrès du MLC en RDC : Vers une investiture à problème de Jean-Pierre Bemba ?

Depuis que la Cour pénale internationale a acquitté Jean-Pierre Bemba, en appel en début juin,  alors qu’il avait été condamné à 18 ans de prison en première instance pour les exactions de sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003, l’opposition a un nouveau souffle. Un souffle qui a été coupé lorsque son leader Etienne Tshisekedi a été frappé par la grande Faucheuse à un moment où les opposants avaient certainement et grandement besoin de lui. Depuis ce départ brutal de la scène politique et de la vie de ce dirigeant charismatique, la barque de l’opposition vogue un peu à l’aveuglette, se laissant cribler par les torpilles du président Kabila qui a multiplié les assauts pour pouvoir se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.

Le verdict de la juridiction pénale internationale a changé un peu les contours et les couleurs de ce paysage politique. Il faudra désormais compter avec Jean-Pierre Bemba, ci-devant ancien vice-président de la République démocratique du Congo et pourrait être un potentiel et sérieux adversaire contre Kabila à la présidentielle. Voilà pourquoi d’ailleurs son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC), n’a pas perdu de temps et envisage l’investir lors de son troisième congrès.

Si jamais cette investiture venait à être actée, elle sonnerait comme une possibilité offerte à Bemba de prendre sa revanche sur Kabila. Mais ce n’est pas la seule conséquence. D’abord, elle pourrait sonner comme un pétard mouillé, sachant, vivant actuellement en Belgique, Jean-Pierre Bemba  reste  en liberté provisoire, car toujours sous le coup d’une autre condamnation pour subornation de témoin. Si ce verdict venait à lever le voile sur son poids et que ce dernier s’avérait un peu trop lourd, de l’espèce à le maintenir en prison pendant un long moment, que ferait alors le MLC et son candidat ?

Ensuite, une candidature de Bemba viendrait allonger la liste des prétendants au fauteuil présidentiel dans les rangs de l’opposition. Elle marquera la conviction que l’opposition congolaise est divisée et accentuera sa fragilité. L’on sait que ce fourmillement de candidats induira une dispersion de voix qui, au final, profitera à Joseph Kabila ou son éventuel dauphin.  Investiture de Jean-Pierre Bemba d’accord, mais celle-ci risquerait d’entraîner plus de problèmes à l’opposition plutôt qu’une bouée de sauvetage pour s’échapper de l’ogre électoral que Joseph Kabila est sans doute en train de nourrir.

Ahmed BAMBARA

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