4 étudiants tués dans l’effondrement d’une dalle à l’UNZ : il faut en finir avec cette  révoltante   loi des séries !

4 étudiants tués dans l’effondrement d’une dalle à l’UNZ : il faut en finir avec cette révoltante   loi des séries !

Au lendemain de la mort de quatre personnes dont trois étudiants stagiaires et un ouvrier de l’entreprise Suzy dans l’effondrement d’une dalle en construction à l’Université de Koudougou, on en sait plus sur les circonstances du ce énième drame des infrastructures au Burkina Faso.

Selon plusieurs sources concordantes, c’est aux environs de midi que la dalle s’est effondrée alors que les ouvriers étaient à pied d’œuvre pour le décoffrage. Plusieurs d’entre eux réussiront à se mettre à l’abri contrairement aux quatre infortunés qui y perdront la vie. Selon les mêmes sources, c’est l’entreprise Suzy Construction qui a la charge de l’exécution des travaux. Quant à la mission de contrôle, elle a été confiée au cabinet d’architecture SATA-Afrique de l’architecte Souleymane Zerbo (représenté dans 16 pays d’Afrique) tandis que le Bureau Véritas construction et le Laboratoire national des bâtiments et des travaux publics étaient chargés de la vérification de la qualité des matériaux du suivi et le contrôle technique de l’ouvrage. Conformément aux exigences des partenaires financiers, le chantier est assuré tout risque par Coris Assurance. A en croire ces sources, la mission de contrôle technique s’étend sur une douzaine d’années.

Vingt-quatre heures après ce drame, les questions continuent de se bousculer dans l’esprit des Burkinabè. Hier mercredi 1er septembre 2021, soit vingt-quatre heure après ce nouveau drame, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Alakassoum Maïga, s’est rendu sur les lieux du drame pour constater l’étendue des dégâts mais surtout pour exprimer son soutien aux familles endeuillées. Il a aussi annoncé l’ouverture d’une enquête qui «situera les responsabilités». Mais dans l’attente des conclusions de cette enquête que nous espérons diligente, il convient de souligner que le mal qui ronge le milieu des travaux publics est si profond et tend à s’enraciner dans les mœurs. Le 24 mai 2021, un élève avait été tué et 24 autres blessés dans l’effondrement d’un bâtiment de trois classes dans la commune de Dandé, province du Houet, région des Hauts-Bassins. Le même jour, à Koudougou, c’est le lycée de l’Amitié qui avait été touché. Un bâtiment de trois classes s’y était effondré. Une année avant, en mai 2020, la toiture du stade de Tenkodogo s’était écroulée sous l’action d’un vent avant sa réception. A cela s’ajoute la situation des routes où le bitume posé quelques jours plus tôt est emporté par les premières pluies.

Ce nouveau drame vient ainsi allonger la liste des personnes tuées ou blessées dans l’effondrement de bâtiments publics ou privés ou d’infrastructures scolaires. Depuis quelques années, le Burkina Faso est devenu coutumier de ces drames qui ont tendance à s’imposer comme une banalité. Il n’est pas rare d’assister à des effondrements d’édifices publics peu après leur réception. Ecoles, stades, centres de Santé, routes, aucune infrastructure n’échappe à la cruelle réalité qui gangrène le secteur des BTP. Corruptions, affairisme, clientélisme, nourris aux mamelles des retro commissions, du gré-à-gré, des avenants répétitifs et des dessous de tables font la loi dans ce secteur où les entreprises les plus sérieuses et soucieuses  de la qualité des travaux sont systématiquement mises hors-jeu. Ce qui s’est produit sur le campus de l’Université Norbert Zongo, n’est rien d’autre que les conséquences d’un laisser-aller dans ce domaine oh combien important dans le développement d’un pays. Sans vouloir épiloguer, ce énième drame doit être l’occasion de nettoyer au karcher ce secteur et l’expurger des brebis galeuses. Pour faire simple et court, il faut en finir  cette loi des séries car on ne peut plus continuer à jeter l’argent du contribuable dans des «infrastructures bio dégradables».

 La rédaction

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