4 terroristes se font la malle en Mauritanie : petite alerte pour un pays apaisé depuis 12 ans

4 terroristes se font la malle en Mauritanie : petite alerte pour un pays apaisé depuis 12 ans

 

Que ce soit dans le G5-Sahel ou dans la sous-région, la Mauritanie fait figure d’exception en matière de lutte contre le terrorisme, mieux dans l’obtention d’une paix pérenne. En effet, depuis 12 ans, il n’y a plus eu d’attaques terroristes sur le sol de ce pays.

C’était le 20 décembre 2011. Ce jour-là, des hommes armés soupçonnés d’appartenir à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avaient enlevé le gendarme Ely Ould Mokhtar dans la localité d’Adel Bagrou, village de pêcheurs  situé à la frontière avec le Mali où des populations avaient été tuées ou enlevées. Alors, lorsque ce dimanche 5 mars 2023, quatre terroristes emprisonnés dont deux à perpétuité et deux autres dans l’attente d’un jugement prennent la fuite, en tuant deux gardiens de la prison civile de Nouakchott, c’est suffisamment grave, voire une alerte pour les premières autorités.

On se demande encore, comment cette évasion s’est produite dans un pays où les groupes armés terroristes ont été savamment démantelés ? On se souvient que c’est en avril 2005 qu’avait été démantelée la première cellule djihadiste en Mauritanie. En représailles, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) avait mené une attaque contre une caserne de l’armée mauritanienne à Lemgheity, le 4 juin 2005, dans le Nord du pays, non loin des frontières algérienne et malienne. Officiellement, 15 soldats mauritaniens et neufs assaillants ont été tués. Cette attaque sera suivie de neuf autres incidents, entre 2007 et 2011. Les plus emblématiques sont l’assassinat de quatre touristes français à Aleg et la mort de quatre soldats lors d’attaques contre des objectifs militaires à El Ghallawiya, en décembre 2007. En septembre 2008, 12 soldats ont été tués lors d’une attaque à Tourine. En février 2011, un double attentat visant le ministère de la Défense et l’ambassade de France a aussi été déjoué par les forces de sécurité. Deux véhicules, bourrés chacun de 1,5 tonne d’explosifs, ont été neutralisés à l’entrée de Nouakchott.

Face à cette menace croissante, les autorités ont alors entrepris des réformes dont l’adoption d’une approche multidimensionnelle, combinant des mesures préventives et répressives, qui prend en compte les facteurs qui alimentent directement ou inhibent le terrorisme. Tous ces facteurs ont contribué à l’avènement de l’accalmie qui tranche avec la situation chez plusieurs pays de la bande sahélo-saharienne. Les populations mauritaniennes à l’opposé de leurs voisines maliennes, tchadiennes, nigériennes et burkinabè n’ont pas goûté à la douleur de la fuite du terroir. Mais, lorsque des prisonniers d’un tel acabit sont en cavale, ils constituent un danger, car ils pourraient à tout instant revenir semer la désolation. Les services de sécurité mauritaniens ont donc intérêt à leur mettre le grappin dessus avant tout acte malveillant.

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