C’est une décision mémorielle d’une historialité à nulle part égale dans la sous-région, avec la reconnaissance de la France que 6 tirailleurs du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de l’ex-Haute-Volta, actuel Burkina Faso, ces tirailleurs exécutés au camp de Thiaroye ont bien combattu pour l’Hexagone. Ce n‘est pas trop tôt en ce mois de juillet 2024 !
Oui, guerroyer pour la patrie française, notamment au débarquement de Provence, ces tirailleurs dont 35 ont été massacrés le 1er décembre 1944 au camp de Thiaroye, parce qu’ils réclamaient leur solde, ces soldats africains suppliciés, ont toujours été passés par pertes et profits pour la France.
De dénégations en reconnaissance à demi-mots, la France a toujours louvoyé sur ce passé lié à Thiaroye, un passé qui ne passe pas, jusqu’à ce que d’abord le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, porte à l’écran, ce massacre avec son film au titre éponyme, en 1988 puis c’est François Hollande, qui, en 2014, rendra hommage à ces anciens combattants qui ont crapahuté dans les tranchées pour défendre le drapeau tricolore.
10 ans après, et suite à des décristallisations des pensions de ces «poilus» africains, voici qu’Emmanuel Macron adopte cette importante position et invite la France à se regarder dans un miroir. Du reste, cette short list sera encore complétée par d’autres noms.
On ne peut que se féliciter que la France daigne enfin assumer son histoire, ses liens avec cette Afrique, à qui elle doit tant. Car le lien de sang est indélébile, et transcende toute géopolitique.
Ce n’est pas autre chose que dit Aminata Seck, présidente de l’Association pour la Mémoire des Tirailleurs, laquelle parle non de «soulagement», mais salue aussi cette décision française, tard venue, mais pour la mémoire de ces anciens combattants, pour leurs parents, et pour le camp de Thiaroye, cette reconnaissance n’a pas de prix. Et forcément, il faut une suite ! 80 ans après ce douloureux évènement, la France se rappelle au mauvais souvenir, que la douceur et les droits de l’homme dont il est question, elle le doit un peu au prix de sang de Nègres qui ne juraient d’ailleurs que par elle sur les théâtres de bataille, qui n’étaient pas les leurs !
La REDACTION
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