5 années de bail présidentiel votées par le CNT au Mali : Contre vents et marées, Goïta veut son quinquennat

5 années de bail présidentiel votées par le CNT au Mali : Contre vents et marées, Goïta veut son quinquennat

 

Le vœu de la Transition et les recommandations des Assises nationales de décembre 2021 se sont trouvés comblés hier 21 février au CNT, l’organe législatif au Mali : à l’unanimité, sans contre ni abstention, les 120 membres ont donné le feu vert pour biffer et rajouter des alinéas à la Charte, un toilettage dont l’un des aspects est relatif aux mandats du président de la Transition. Il passe à 5 années, et prescrit cette destinée présidentielle à un seul bail, ce qui veut dire que le colonel Assimi Goïta l’homme fort adulé par ses compatriotes restera à Koulouba pour les 5 prochaines années ou peut-être 4 ans ?

Envers et contre tous, les militaires à la manette au Mali s’accrochent à ce «quinquennat» indu. En dépit des sanctions de la CEDEAO-UEMOA dont les effets induis commencent à se faire sentir, notamment le manque de liquidités dans les banques primaires, la raréfaction de certains produits, bref des difficultés énormes aux plans économique et financier, et même sur le quotidien du Malien lambda, malgré tout ça, la Transition veut son bail quinquennal !

Mais qu’est-ce qui pousse la Transition à ne pas transiger sur cet intérim à durée étirable ? Egos surdimensionnés ? Désir d’en découdre ou plutôt de discréditer la CEDEAO, dont les Maliens tiennent à présent en piètre estime, car considérée comme leur bourreau ?

Volonté d’être les hérauts d’un nouveau pouvoir kaki ? Et surtout d’être les précurseurs de dirigeants des années 2 000 à rompre avec l’ex-Métropole, la France ?

Quel but visent les dirigeants, qui savent bien que dans cette bravade avec la CEDEAO, la France et la Communauté internationale, les seuls perdants, seront les populations, qui souffrent déjà des affres de ce blaklistage multiple ?

Trivialement en Afrique, on dirait en français familier «On peut pas l’a aider», comprendre lorsqu’on a tellement fauté, cela devient rédhibitoire et la rémission et le pardon sont difficiles à obtenir.

Si nombreux sont ceux qui conviennent que la massue de la CEDEAO a été lourde sur la tête du Mali, la poursuite de cet entêtement via ce blanc-seing du CNT, donné hier 21 février à la Transition équivaut aussi a du récidivisme où à une énième déconsidération de la CEDEAO et Cie. Que veulent les putschistes maliens exactement ? Qu’on leur laisse décider de ce que veulent les populations maliennes ! Ok. Qu’on leur laisse le temps d’en finir avec les terroristes, et d’organiser des élections ensuite. D’accord ! Enfin, la Transition n’a eu de cesse de ressasser la rengaine, que le Mali veut prendre son destin en main, seule ! C’est légitime et louable.

Mais que les actuels dirigeants aient le courage de dire aussi que le Mali adhère à une Communauté, la CEDEAO, (soit dit en passant la CEDEAO a fauté en n’expliquant pas par des canaux divers aux populations maliennes, sa démarche) que cette CEDEAO n’admet pas les coups d’Etat (ici aussi, il y a lieu  de revoir les coups d’Etat constitutionnels, pendants civils des putschs). Et encore les dirigeants maliens doivent savoir que pour mieux s’émanciper, ce n’est pas en essayant de vivre en autarcie, que le Mali y parviendra.

Le vote du CNT enfonce un peu plus le Mali dans des problèmes, dont le moindre n’est pas que les populations voient déjà rouge. Il faut surtout espérer que les militaires véritables maîtres du pays, entendent raison, et que les échos des objurgations de la Communauté internationale et de certains Maliens les incitent à un rétropédalage.

La REDACTION

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