5 personnes dont 2 fidèles tuées près d’une synagogue en Tunisie : Les réminiscences terroristes du Bardo et Sousse émergent des côtes de Djerba

5 personnes dont 2 fidèles tuées près d’une synagogue en Tunisie : Les réminiscences terroristes du Bardo et Sousse émergent des côtes de Djerba

Lorsqu’un élément de la maréchaussée tire sur des civils de surcroit des pèlerins qu’il est censé protéger, alors on ne sait plus à quel corps habillé se fier ! Ce qui fait qu’au-delà des vaticinations et des hypothèses, sérieuses et farfelues, la Tunisie se pose des questions sur cet acte du gendarme qui a ouvert le feu sur des fidèles juifs à Djerba tuant 5 d’entre eux dont 2 fidèles parmi lesquels un Français.

Le lieu Djerba, une île touristique, les cibles (Juifs), l’évènement (Pèlerinage regroupant 5 000 personnes) sont hautement symboliques pour qu’on ne lise pas cette attaque mortelle à l’aune d’un acte terroriste. Ce mercredi 10 mai alors que l’île de Djerba, lieu de culte mais de farniente également pour les touristes, voyait les habitants et visiteurs de cette cité balnéaire vaquer à leurs occupations quand soudain des rafales de fusil, perpétrées par un pandore : sur le  carreau, un Français, un Tunisien civil, et 3 policiers et au moins 6 blessés.

Pourquoi ce gendarme abattu du reste s’est-il emparé de l’arme d’un de ses collègues qu’il a tué avant d’aller tirer sur la foule de pèlerins située à une vingtaine de kilomètres de là ? Acte prémédité ? Le gendarme tueur de Gribha est-il un radicalisé ? A-t-il été influencé par l’islamisme en vogue en Tunisie ? A moins que ce ne soit l’œuvre d’un détraqué mental, ou transi par le stress ? Ou enfin, un acte délibéré antisémite ? Car la Tunisie est la patrie de l’une des plus importants peuplements juifs au Maghreb (1 500 membres) avec 90% de ceux-ci concentrés à Djerba.

Cet attentat tombe mal dans une Tunisie, qui connaît des turbulences politico-sociales avec le bras de fer entre le président Saied Kaïs et ses compatriotes, un tour de vis sur le parti islamiste Ennahdha avec les démêlés judiciaires de son leader Ghannouchi.

La tuerie de ce mercredi 10 mai montre des plaies cicatrisées certes mais surtout des réminiscences terroristes vives, notamment la tuerie du Musée de Bardo le 18 mars 2015 (24 victimes) celles de Sousse datées du 26 juin 2015 avec 39 tués et les 12 de la Garde présidentielle survenue le 24 novembre 2015. Trois attentats qui avaient été l’œuvre de l’EI.

Cette attaque de  ce 10 mai 2023 contre une Communauté juive, attaque condamnée à travers le monde entier remet en cause les dividendes escomptés par le pays en matière de tourisme, un secteur qui participe entre 13 et 17% du PIB. On avait cru que ce genre d’acte barbare et moyenâgeux était révolu, du moins contenu en Tunisie. Ce coup contre la synagogue de Djerba vient rappeler que ce pays n’a pas éteint tous les foyers vivants ou dormants de ce terrorisme urbains, c’en en est un, quel que soit l’euphémisme sous lequel on l’enrobera. Et n’eut été d’ailleurs la réaction rapide et appropriée des Forces de police, on aurait déploré plus de victimes. On le constate donc, rien n’est gagné contre cette guerre oblique qui, partout et nulle part, même dans les pays dits sécurisés. Seule une vigilance permanente, et un travail de déradicalisation, peuvent l’amoindrir.

La REDACTION

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