Plus de doute, que ce soit des cellules dormantes ou des terroristes qui font des va et vient entre la frontière du Bénin-Burkina, la certitude est que l’ex-quartier latin de l’Afrique est désormais contaminé par le virus de cette guerre indiscriminée et aveugle !
Ce lundi 11 avril, aux encablures de la zone de la Pendjari, 5 militaires béninois, 3 sous-officiers et 2 soldats ont péri sous les attaques meurtrières de terroristes, tandis qu’un 6e a été blessé. C’est un convoi de ravitaillement militaire qui a été visé, dans la matinée, d’abord à l’explosif, puis au piège.
Le Bénin est à présent une zone infestée, que le cas de ce lundi et des autres fois se soient déroulés à sa frontière avec le Burkina, n’exemptent pas de croire que même ailleurs sur son territoire le risque est inexistant. Le 8 février 2022, dans le parc W une attaque terroriste avait occasionné plusieurs victimes dont un Français.
Ce Nord-Ouest béninois est-il à présent un sanctuaire terroriste qui ne dit pas son nom ? Difficile de l’affirmer de façon tranchée, mais l’ex-Dahomey connaît une propagation djihadiste qu’il serait illusoire de ne pas reconnaître. Localisé peut-être pour le moment aux alentours et qui nécessite un état d’urgence ou une sécurité maximale de la Pendjari, à cause de la porosité de nos frontières, mais rien, absolument rien ne prouve que le pays tout comme d’autres pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas sous la lorgnette de ces ennemis de l’ombre.
Quoiqu’il en soit, l’heure est grave, et le président du Bénin, Patrice Talon doit ôter ses costumes, et «demi-saison» qui lui vont à merveille pour se mouler dans la tunique du soldat suprême. Lorsque Rome brûlait, César sonnait le cor, et prenait le devant des troupes.
Le locataire de la Marina l’a compris, et a déboîté très prestement en nommant un nouveau chef d’état-major, le général Fructueux Gaguidi. Espérons que son combat contre les terroristes sera fructueux ! Mais, ni le Bénin, ni le Togo ou encore la Côte d’Ivoire ne doivent se dire que cette affaire qui a mis le Burkina au fond du trou (même si l’opération Dépollution est en branle), qui a créé de fait une partition au Mali, et qui endeuille les populations du Sahel, tous ces pays ne doivent pas baisser la garde.
On ne cessera jamais de le dire, les velléités hégémoniques des terroristes sont patentes. Essaimer au Sahel, et tenter de s’incruster dans la zone des 3 frontières. Tout visant le long du Golfe de la côte de Guinée. Et la guerre asymétrique par essence est la capacité de frapper de façon soudaine et à un lieu inattendu.
Après cette équipée terroriste mortelle du 11 avril, les soldats béninois sont demeurés au front, fusils en bandoulière, c’est la preuve que ce conflit purulent qui fait rage au Sahel doit être pris à bras le corps au Bénin, pour en limiter la contagion et à terme, couper tous les bourgeons.
Enfin, on n’arrêtera pas de le ressasser, la sous-région doit se mettre ensemble. La coopération entre les armées béninoise et burkinabè est un impératif pour venir à bout de ces pseudo-illuminés, puisque de nombreuses katibas sont obnubilées surtout par un esprit de lucre, notamment le trafic divers, les rapts et les razzias.
La REDACTION
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