Seytenga, un des villages des 3 S (avec Sebba et Sampelga) s’est réveillé hier, vidé de ses âmes et exhalant l’odeur de la mort.
48 heures après la tragédie qu’a vécue cette localité, dans la province du Séno, le gouvernement a, enfin avancé un chiffre hier : 50 tués, données macabres et provisoires qui ont eu au moins l’heur de combler une attente, celle des populations qui au-delà des vaticinations de la veille ne savaient plus quoi retenir de cette abjection.
Loin, on est loin du mini-pogrom de 100 ou 200 victimes qu’avançait la toile dont s’en sont fait écho certains médias. Seytenga, survient à quasi 2 mois et demi, rendez-vous donné par le chef suprême des armées, Damiba pour éradiquer, à tout le moins amoindrir les étreintes de cette hydre qui enserre le Burkina depuis 2015.
Une promesse, disons un serment d’un officier qui plus est le N°1 du pays, auquel s’accrochent les Burkinabè, en particulier, les 1,9 million de Personnes déplacées internes (PDI), qui sont heureuses de l’arrivée hivernale, mais hélas, dont les cœurs sont coincés par l’impossibilité de retrouver leurs travaux champêtres.
Seytenga, en attendant un bilan exhaustif pourrait être encore des représailles de terroristes qui horripilent les VDP, et qui se vengent sur les civils, ça pourrait être enfin les spasmes d’un monstre poussant l’hallali, même si avec la situation des 3 frontières, il faut se garder de trop brandir ce scénario.
On entend çà et là, mezza voce ou ex cathedra des voix pour dire que Damiba doit vaincre le terrorisme ou partir. C’est vrai que le fondement du pouvoir du MPSR, né le 24 janvier 2022 est la victoire sur les terroristes, mais vaincre le terrorisme ne signifie pas qu’il n’y aura pas la guerre, des pertes et des déplacés avant. Il est également véridique qu’en professant cela pour son pronunciamiento, Damiba, ouvre de grandes attentes, mieux, une perspective de libérateur des pans du territoire englués dans cette gadoue terroriste !
Et avec la mort clinique du G5 Sahel, on peut regarder du côté de la Mauritanie où la lutte contre les djihadistes a payé, quasi 12 ans sans attaque terroriste, avec un «train du désert» qui convoie touristes et aventuriers amoureux du désert mauritanien.
On peut également tendre l’oreille du côté du Niger, où le président Bazoum, que ses contempteurs ont tôt fait d’accuser de livrer son pays aux forces étrangères. On peut écouter de ce fait, ce chef d’Etat qui met la main au cambouis, sur les théâtres où sévissent les terroristes, en s’y rendant souvent contre l’avis de sa sécurité personnelle, et faire venir les réfugiés dans leurs terroirs d’origine, un Bazoum qui est parvenu jusqu’à présent à ce qu’aucune once du terrorisme du Niger soit aux mains des terroristes.
La mise en commun des forces sous-régionales Burkina, Mali, Niger, voilà une des solutions prononcées par bon nombre de personnes, dont justement Bazoum, avec sa récente sortie à Téra s’en est fait le porte-voix. Seytenga, c’est aussi un avertissement sanglant que la bataille et la victoire sur le terrorisme seront chronophages.
Qu’in fine, le gouvernement annonce qu’il y a le double, sinon plus de 50 tués dénombrés actuellement, seule une avancée vers des défaites des terroristes. Importe et il faut inviter davantage à l’Union sacrée derrière les autorités actuelles, car il ne faut pas voir le pouvoir incarné par Damiba, mais, le Burkina, son peuple, sa jeunesse, son avenir…
La REDACTION
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