En 2000, après son accession au pouvoir, l’artisan de la première alternance au Sénégal, Abdoulaye Wade, avait promis de régler la question de la sécession casamançaise en 3 mois. On sait ce qu’il en a été de ce brûlot au Sud du pays, qui a endeuillé beaucoup de familles, mis la région en retard sur de nombreux plans.
Le pouvoir PASTEF veut remédier à cet état de fait, et par la bouche du premier ministre Ousmane Sonko, avec une sorte de plan Marshall national pour booster Ziguinchor, qu’il a chéri et qui l’a chéri, puisqu’il en était le député-maire, jusqu’à étrenner la primature il y a 6 mois !
Satisfécit de populations de cette région frondeuse dont 6 000 personnes avaient fui et 33 villages abandonnés. Retour de déplacés, et relance de l’économie avec l’injection de 53 milliards dont 23 milliards pour cette fin 2024 et une trentaine en 2025. Ecoles, construction d’infrastructures routières et maritimes (le Ferry Dakar-Ziguinchor avait été fermé durant 1 an), toute chose pour revigorer une région très chère à Ousmane Sonko.
Mais, à quasiment 1 mois des législatives du 17 novembre 2024, ces annonces premier ministérielles ne sont point celles d’un Bon samaritain, mais bien celles d’un homme politique qui sait que l’électorat est sensible à ce genre de promesses, d’autant que c’est dans son fief.
Cette sortie du chef du gouvernement sénégalais est donc électoraliste, car il aurait pu la faire deux ou trois mois auparavant, ou même attendre son Discours de politique générale (DPG) après les députations pour le faire !
Mais voilà, Ousmane Sonko, sait l’effet politique que ça fait quand une région (la sienne) martyrisée par une longue guerre sécessionniste, le premier ministre sénégalais n’ignore pas que la Casamance dont le cœur vibrait déjà pour lui, fera encore chorus ce 17 novembre derrière lui, avec ses promesses sonnantes et trébuchantes.
Attention cependant, les promesses d’homme politique n’engagent que ceux qui y croient et il faudra que le PM tienne parole, au risque de semer la désolation dans son fief et même au-delà ! Même avec le boubou de premier ministre, Ousmane Sonko n’oublie donc pas d’où il doit son ascension, et c’est déjà bon pour sa carrière politique. Reste à passer aux actes. Et pas seulement à Ziguinchor !
La REDACTION
COMMENTAIRES