A-t-on tracé les linéaments d’une pacification à l’Est de la RD Congo ? Ou plutôt vers une paix entre le Rwanda et la RDC, au sujet du Nord-Kivu ? Peut-être au regard des résultats auxquels ont abouti le conclave tripartite. Notamment, les ministres des Affaires étrangères de la RD Congo, du Rwanda et de l’Angola ont convenu :
– D’une neutralisation des FDLR, autrement dit cette excroissance de l’armée congolaise, qui horripile Kigali va être désarmée ou en tout cas retirée de cette zone.
– Retrait de 4 000 soldats rwandais du Nord-Kivu, en clair ses supplétifs du M23 déployés pour défendre le Rwanda, vont aussi faire leur paquetage. Plan harmonisé concernant les FDLR et levée des mesures de défense rwandaise, telle est la substance de ce 5e round des pourparlers RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola. Que ce soit la ministre congolaise Thérèse Wagner, celui du Rwanda, Olivier Nduhungirhe ou leur homologue angolais, Teté Antonio, l’optimisme est de mise, un optimisme mesuré, et on ne le serait à moins.
En effet, si ce 12 octobre, tard dans la nuit, on est parvenu à une sorte d’aggiornamento, ce qui constitue une avancée par rapport à la précédente rencontre du 14 septembre, il n’en demeure pas moins que ce différend RDC # Rwanda reste une équation pas totalement résolue.
Sourcilleuse sur les formes, on l’a vu au sommet de la Francophonie où Félix Tshisekedi a boudé la clôture, pour cause «d’omission coupable de Macron», la RDC ne croit guère aux résolutions mais plutôt aux actes sur le terrain, et reste donc aussi pointilleuse sur le concret. De l’autre côté, Kagame qui dit défendre ses compatriotes au Nord-Kivu et sa frontière dit être «prêt pour la guerre».
Ce modus vivendi échafaudé ce week-end dans la capitale angolaise donne de l’espoir, sur le papier mais entre ces 2 pays, la défiance, l’absence de confiance, et forcément les haines et désirs de revanches recuites sont telles qu’il y a la méfiance.
João Lourenço devrait donc essayer d’avoir un aparté avec Tshisekedi et Kagame, pour dérider l’’ambiance à leur niveau. Les textes ne valent rien si sur le terrain, c’est le statu quo anté. Or, dans cet Est de la RDC, le M23, les FDLR, et une kyrielle de rébellions écument, sans oublier les soldats rwandais, armes en bandoulières. Conséquences : chaque camp se jauge, s’observe, et attend de voir venir. Règne alors une paix fourrée et une atmosphère contraire aux Accords pris au sommet de l’Etat ! Le processus de Luanda sera viable si et seulement si sur le terrain, on constate des gages de bonne foi de part et d’autre.
La REDACTION
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