5e sommet du Mouvement Finance en commun  (FICS) à Cap-Town : Sans USAID, et une APD en baisse, l’Afrique doit se débrouiller

5e sommet du Mouvement Finance en commun  (FICS) à Cap-Town : Sans USAID, et une APD en baisse, l’Afrique doit se débrouiller

 

 

529 Banques publiques de développement, 2 500 personnes dont 350 personnalités réunies à Cap-Town en Afrique du Sud, pour penser le développement via les finances publiques, et ce, pendant 72 heures. Voilà l’agenda du conclave dirigé par le Français Rémy Rioux, patron de l’AFD.

Annuellement en fait, les Banques publiques se rassemblent pour orienter l’aide au développement, les investissements porteurs dans le monde. Des structures telles l’AFD, la Banque mondiale, la BAD…sont des institutions financières capées dans ce domaine.

Mais, le sommet annuel de ce cru 2025 des FICS prend un relief assez spécial, car l’aide au développement connaît un tournant, notamment pour l’Afrique. Donald Trump a coupé le robinet de l’USAID, qui représentait 40% de l’aide humanitaire, la France a annoncé des gels drastiques en matière d’aide publique. L’Aide publique au développement (APD) se réduit comme peau de chagrin.

A la lumière de ces 2 phénomènes financiers, que peut et que doit faire l’Afrique pour sortir quelques marrons du feu ? Que faire face à la disparition progressive de la solidarité internationale ? Il est clair que ce grand rassemblement dans la ville de la nation arc-en-ciel n’apportera pas des solutions toutes faites.

Ainsi, il ne faut pas rêver si le tour de vis de Trump concernant l’AFD doit contraindre l’Afrique à ne compte que sur elle-même, à travailler pour faire de la richesse, il est évident que sans l’USAID, conjugués aux effets du Covid-19 et aux situations sécuritaires par exemple pour le Sahel, il est clair que le continent est à un tournant capital pour ses voies de développement.

Finances en commun ne fera durant ces 3 jours qu’édicter certaines règles, mais les sentiers du développement pour les Afriques, il y en a 54, c’est à chaque nation de la tracer. S’il est vrai que la main qui donne est toujours supérieure à celle qui reçoit, l’Afrique, depuis les potions des institutions de Bretton Woods dans les années 90 aura appris le prix des privatisations, des injonctions de la Banque mondiale et du FMI.

La bancarisation même à l’échelle des populations pose problème, trop de banques primaires et commerciales, mais le taux de bancarisation reste relativement faible dans de nombreux pays du continent.

En ce qui concerne ces banques nationales, les voilures sont réduites et les temps sont «durs», a affirmé Rémy Rioux. Il ne croit pas si bien dire. Non seulement les Etats-Unis sont absents, même si le G20 y est représenté, le fait même que ce raout soit co-organisé par la Banque de développement d’Afrique australe (DBSA) et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) avec l’AFD en soutien en dit long sur le changement paradigmatique de ce genre de finances. Ensuite, les sous-thèmes qui y seront discutés comme les infrastructures, le climat, l’adaptation et la résilience, la finance inclusive et la transformation numérique, mettent au pied du mur des Afriques qui cherchent des repères dans ces domaines.

Prenons ce Sahel dont on parle tant ces dernières années parce que certains dirigés par des militaires qui plus, prennent des libertés avec cette orthodoxie financière. Certains prônent qu’ils veulent se passer de cette aide devenue un boulet, par le «produire africain et consommer africain». Mais, il y a cette connexion mondiale, et ces lois planétaires en matière de finances publiques qui sont toujours en vigueur.

Qu’en est-il de cette coopération dans l’AES ? La France a suspendu son aide au Mali-Burkina Faso-Niger suite aux prises de pouvoir par les militaires, lesquels ont coupé le cordon ombilical sécuritaire, dénonçant les Accords de défense avec l’Hexagone.

Ainsi, le programme 209 qui touche le réseau diplomatique et les actions extérieures sur place est suspendu, sauf l’aide humanitaire dévolue à quelques projets. L’AFD au Niger, c’est quasi inexistante, au Burkina pareil. Les 52 projets qui étaient en cours d’exécution représentent 725 millions d’euros dont 240 en cours et 224 restent à verser. C’est dire que si le grand rassemblement du FICS doit aider l’Afrique à trouver sa voie, ce ne sera pas la panacée qui sera accouchée à Cap-Town. Un continent qui ne doit cependant pas oublier que la planète est devenue un village !

La REDACTION

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