60 tués par l’explosion d’un camion-citerne au Niger : Le prix de l’ignorance et de l’esprit de lucre ?

60 tués par l’explosion d’un camion-citerne au Niger : Le prix de l’ignorance et de l’esprit de lucre ?

Soudain, la vie s’arrête dans la capitale du Niger, Niamey. En ce dimanche 5 mai 2019, alors que la saison des pluies n’est pas encore installée, c’est le déluge dans un quartier : l’odeur acre cadavérique mêlée à celle de mazout flotte dans l’air.

Alors qu’un camion-citerne d’un tonnage de 360 000 litres d’essence venait de se culbuter, des populations sont allées pour y siphonner le liquide inflammable. Ce fut l’enfer, une atmosphère de fin du monde qui régna sur ce quartier populeux.

Sitôt les explications alambiquées et les vaticinations terminées, il fallait se rendre à l’évidence : c’est bien l’erreur humaine, le prix de la pauvreté, de l’esprit de lucre, mais de l’irresponsabilité qui se solde ainsi par 58 morts dont 37 calcinés, 5 véhicules et 25 motos brûlés.

Si l’arrivée et l’entregent des sapeurs-pompiers ont permis de circonscrire l’incendie, le drame lui est bien là.

La mauvaise manœuvre n’explique pas cet accident mortel, mais plutôt, l’esprit du gain facile, en est la cause.

Au Niger, c’est une première, mais ce genre d’explosion mortelle est très  fréquent par exemple au Nigéria.

Rien qu’en 2019, on peut citer celui de la région d’Odukpani, dans l’Etat de Cross River, survenu le 12 janvier 2019, qui avait fait une vingtaine de morts. Là aussi, c’est l’écoulement de fuel qui s’échappait d’un camion-citerne ‘’accidenté’’ qui avait attiré des populations venues recueillir le liquide, munies de lampes à pétrole ! Ont-elles vu ou lu sur la citerne : Liquide inflammable ? On peut en douter.

En juillet 2012, c’est 104 personnes qui ont péri en essayant de siphonner du pétrole d’un camion-citerne dans l’Etat de Rivers. Oléoducs, camions-citernes ‘’accidentés’’ attirent comme le miel attire les mouches, hélas, c’est de l’inconscience et de l’ignorance, doublées de l’appât du gain facile, qui se paient par la mort.

Comme l’a rappelé le ministre nigérien de l’intérieur, Mohamed Bazoum, «c’est une mauvaise manœuvre, ce n’est pas un accident, mais ce genre de comportement reste fréquent…».

Pourtant, il faudra bien que les maires et toute autorité soient regardants sur ces camions-citernes qui se renversent ou ces camions sans frein ou conduits par des chauffards qui écrasent de plus en plus de citoyens dans nos villes, telles ces deux dernières semaines à Ouaga au Burkina Faso où  2 élèves, de 17 et 16 ans ont été coup sur coup tués par des camions. Il est temps de mettre fin à cette loterie de la vie indexée sur l’irresponsabilité de certains, aux conséquences désastreuses. Et là aussi, si les simples citoyens sont appelés à plus de vigilance, les premiers responsables politiques et administratifs sont indexés au premier chef.

LA REDACTION

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