600 à 700 militaires de Barkhane redéployés à Tillabéri : Bazoum balise le terrain  avec ses compatriotes

600 à 700 militaires de Barkhane redéployés à Tillabéri : Bazoum balise le terrain  avec ses compatriotes

Le Niger accueillera une partie des soldats de Barkhane et Takuba qui quittent le Mali, et des pays du Golfe de Guinée pourraient aussi le faire. C’est en substance ce que le président français Emmanuel Macron a affirmé le 17 février 2022, lors de la séparation annoncée entre Barkhane-Takuba et le Mali. Ça c’était à Bruxelles.

Il fallait maintenant expliquer cette nouvelle tactique militaire à l’opinion nigérienne, dont une bonne partie tient en horreur la présence de troupes étrangères sur le sol du pays.

C’est à cette sorte d’explication qu’a tenté le président Mohamed Bazoum en présence de tout ce qui est représentatif au Niger : les cadres, directeurs généraux d’administration, hommes politiques et députés. Pourquoi le Niger redéploie les soldats de Barkhane et Takuba à Tillabéri au niveau de sa frontière avec le Mali !

Tout le grand oral de Mohamed Bazoum de ce 25 février tenait dans ça et s’il a choisi cette façon de communiquer, c’est qu’il sait le rôle de la dynamique des échanges, au lieu d’un froid communiqué ou décret qu’on transmettra ensuite aux députés pour examen.

Professeur dans une autre vie, il a préféré la pédagogie, en lieu et place de «ses» vérités qu’il assène, il a préféré l’argumentaire, la persuasion, sur un sujet aussi sensible, délicat et passionné. Fréquemment en effet, il y a une levée de boucliers sur la présence de troupes étrangères au Niger. On indexe Doso et Agadez.

Dans cette atmosphère de ressentiment contre les soldats étrangers, dire que Barkhane et Takuba vont jalonner «600 ou 700 militaires à la frontière Niger-Mali» à Tillabéri, sans donner le pourquoi du comment à ce redéploiement équivaudrait à donner du crédit à ceux qui pensent que le Niger est l’arrière-cour de la France.

En parlant à toutes ces couches qui comptent, avant d’envoyer le projet de loi à l’Assemblée nationale, Bazoum coupe ainsi l’herbe sous les pieds de ses adversaires et tous ceux dont la présence de troupes extérieures au Niger donne de l’urticaire.

Et même avec cette rencontre, il n’est pas sûr que des voix discordantes ne se feront pas entendre, ça fait tendance aujourd’hui de rejeter tout ce qui est coopération militaire, depuis que le Mali a donné le «la». Bazoum aura essayé au moins de montrer la valeur ajoutée de cette présence. Aux Nigériens d’en juger.

La REDACTION

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